Know the ropes you're playing with

@Ozymandias Mørk • 26 mars 2024 - matin

Il s'est emparé du parchemin dans un geste énervé tout en commentant les manières civilisées peu existantes de la Kaptajn. Rassurant de voir qu'il n'a pas une opinion de sa petite soeur entièrement faussée ou aveuglée par l'amour fraternel qui dégouline de ces deux-là. J'ai peu d'illusions sur le fait qu'Arsinoe tombe dans le piège ouvertement tendu que je suis en train d'initier. Qu'Ozymandias profite de l'occasion offerte pour rassurer sa soeur ne me surprend pas, il ne me connait pas assez pour avoir de réelles raisons de s'inquiéter et refuser. Mais c'est différent pour la militaire. Après tout, en a même combattu ensemble il y a plus d'un mois, c'est le genre de chose qui donne l'occasion de connaître l'autre d'une façon plus brute, plus pure, plus intime. Elle sait que je n'offre rien gratuitement et je compte sur cette clairvoyance de mes motivations pour l'emmerder. Elle saura forcément, dès qu'elle recevra le message d'Ozymandias, mes intentions. Et ça ne pourra que la faire chier, de savoir son grand-frère pris au piège. C'est sans doute ce qui m'amuse plus encore qu'une potentielle réponse mielleuse de sa part pour le frère en question.

Je récupère le mot écrit dans un sourire, avant d'enchaîner sur le discours habituel réservé aux civils sous un regard morne de l'archéomage qui écoute, absent, les recommandations. Si il refuse d'entendre c'est son problème, je n'irai pas faire le moindre effort pour le tirer de la mélasse si jamais il devait commettre un impair une fois débarqué de mon navire. J'ai en quelque sorte promis à la Kaptajn de veiller à la sécurité du Mørk tout le temps qu'il sera sous ma responsabilité, pas après. « Dépêche-toi, qu’on en finisse. » La voix me semble presque agacée si bien que je prends un malin plaisir à me détourner de mes documents pour revenir sur le petit mot doux d'Ozymandias pour sa soeur, lit les quelques mots sans la moindre gêne, avant d'inscrire mes propres informations officielles à la suite et de l'envoyer vers sa destinataire dans un sourire satisfait. « Bien, les choses sérieuses maintenant. Trêve de raconter des conneries sur les fausses rumeurs qui circulent sur toi ici. » D'un coup de bassin je me redresse de la table contre laquelle j'étais momentanément appuyé pour me rapprocher de l'archéomage et placer des clichés devant lui. « Hier soir, lors d'une exploration sous-marine, une faction du régiment est tombée sur une source de magie inconnue, repérée dans cette faille par nos équipements. » Je pointe la faille en question sur le premier plan large, dévoilant une longe chaine de montagne sous-marine. « Selon le rapport, les perturbations orchestrées par les mouvements de la faction ont dû réveiller quelque chose. Arrivés à deux mètres, une explosion a créé une onde de choc qui a déstabilisé tout le périmètre sur trois kilomètres créant un éboulement et un raz-de-marré conséquent. Voici la dernière extraction du souvenir de Pills. » Je dispose plusieurs nouveaux clichés instables, d'un bleu nuit que seule la lumière magique éclair en faisceau trouble, laissant entrevoir une forme étrange, des lianes sombres, vaporeuses, enlaçant comme une orbe de la même couleur, le tout semblant irradier de sa propre lumière opaque. « Depuis, des relevés précis font état de lieu de pulsations magiques de plus en plus fortes, voici les dernières données. » Nouvelle liasses de document largement inscrit de chiffres dont je sélectionne trois feuilles avant de reprendre : « Les premiers étaient situés autour de trois microbar, un premier pic à vingt-trois heure trente a dépassé les quinze microbar. Un deuxième, trente minutes plus tard, dépassait les dix-huit. Depuis, ça n'a fait qu'augmenter. A dix heure trente on était à une augmentation de 150 pour cent par rapport au premier relevé et les pics gagnent en intensité. Dans deux heures, on risque le séisme. Des éboulements ont été rapporté lors des relevés de dix heures et dix heure trente. Le prochain pic ne devrait plus tarder, les sortilèges de protection du navire ont été renforcé mais il est possible que vous même commenciez à les ressentir. » Ca avait été mon cas depuis ma montée à bord à l'aube ce matin. Chaque nouveau pic occasionne un désagréable fourmillement dans mes fibres. Comme un infime grésillement sanguin qui m'avait fait immédiatement donné l'alerte sur la nature potentielle de ces perturbations magiques et placer le Ståltann en quarantaine.« Enfin, plusieurs blessés bien que pris en charge depuis longtemps continue de subir des altérations de leur état de santé, en lien avec ces mêmes pics. Malgré tous les efforts de l'équipe médicale à bord, leurs voies respiratoires ne cessent de se remplir d'un étrange liquide aqueux ce qui nous fait craindre qu'une source de magie vit autour de nous ou agis, d'une certaine façon. D'où la quarantaine. Pour l'instant les seuls atteints sont ceux qui ont été blessé lors de la première explosion, mais nous ne pouvons exclure que les symptômes se développent autrement. Aussi, si vous commencez à avoir du mal à respirer, faites-le moi rapidement savoir. » Juste quand je finis ma phrase, la flamme de la bougie grésille tandis qu'un violent frisson me traverse de part en part, tirant un grognement sourd de mes entrailles. Mes mains se plaquent sur le bord de la table qui craque sous la pression des muscles qui se contractent sèchement. La sensation est presque douloureuse cette fois, quand elle s'imprime dans mon squelette, court le long des nerfs et touche l'instinct animal avec la précision de la flèche qui trouve sa cible. Bølga, qui était tranquillement assis de l'autre côté de la table jusqu'alors, saute d'un bond rapide vers moi, lisiblement agressif, crocs dévoilé et regard luisant. Mais le frisson se retire, une douleur transperce mes yeux avant que je ne m'ébroue, plus agacé par la réaction de ma fylgia que par celle de mon corps face à la décharge magique qui vient de nous traverser.

Mes gestes se font plus secs quand je retourne chercher le parchemin nouvellement arrivé. J'en profite également pour reprendre ma tasse de café et en boire une longue gorgée, désirant chasser le goût amer de sel qui refuse de se décoller de mon palais. Mes yeux se posent ensuite avec raideur sur les mots de la Kaptajn, avant de retrouver des lueurs moqueuses plus douces. « Navré de te dire que ta sœur ne juge pas utile de répondre à ton message. Ca m'étonne moins d'elle que sa réaction précédente. Là, je le reconnais mieux, dans son indifférence et son manque de reconnaissance pour un geste sympathique envers elle. » C'est faux, je sais pourquoi elle n'a rien répondu, elle ne veut pas me faire le plaisir d'avoir quelque chose à me devoir. Rien de surprenant, mais titiller l'autre élément Adelsköld que j'ai sous la main est trop plaisant pour ne pas me laisser aller à un peu de mauvaise foi. « Mais reprenons. Au vu de l'intensité de ce dernier pic, il devient urgent de stopper la propagation dès que possible. Nous avons établi un campement sous-marin ici, je pointe un promontoire de roche qui surplombe la faille de plusieurs mètres avant de finir ma tasse de café d'une traite et de reprendre la parole : Ce sera notre base après la descente, le campement est oxygéné, une bulle d'air sous trente mètres de profondeur, vous pourrez y préparer vos affaires si besoin. Vous avez été placé sous ma responsabilité, et au vu de la gravité de la situation, je serai votre binôme de plongée. Si vous avez des questions, c'est maintenant. » Je pose un regard perçant sur lui, tandis que le tigre retourne se placer un peu plus loin, l'air passablement nerveux.

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@Ying Yue Amundsen

« Bien, les choses sérieuses maintenant. Trêve de raconter des conneries sur les fausses rumeurs qui circulent sur toi ici. »
Ozymandias ne peut s'empêcher de ricaner. Ying Yue doit être le seul de tout le navire à ne pas avoir saisi la véracité des rumeurs en question. Il a beau continuer à trouver les militaires stupides, il doit bien leur reconnaître leur justesse de jugement, sur ce coup-là. Dommage qu’iels s’en servent pour l’insulter et l'humilier. Mais à quoi d’autre pouvait-il s’attendre de la part de l'armée ?
« Hier soir, lors d'une exploration sous-marine, une faction du régiment est tombée sur une source de magie inconnue, repérée dans cette faille par nos équipements. »
L’archéomage se redresse et son sourire disparaît, immédiatement happé par la curiosité, alors que Ying Yue commence à disposer diverses photos devant lui. Les premières lui laissent entrevoir le paysage dans lequel il s’apprête à évoluer. La vue de ces pics montagneux sous-marins qui semblent jaillir des ténèbres, baignés de la lueur bleue de l’océan, font courir un frisson désagréable le long de son dos.
« Selon le rapport, les perturbations orchestrées par les mouvements de la faction ont dû réveiller quelque chose. Arrivés à deux mètres, une explosion a créé une onde de choc qui a déstabilisé tout le périmètre sur trois kilomètres créant un éboulement et un raz-de-marré conséquent. Voici la dernière extraction du souvenir de Pills. »
De nouvelles photographies rejoignent les premières, beaucoup plus troubles cette fois-ci, presque abstraites tant ce qu’elles dépeignent semble irréel. Un nouveau frisson vient lui chatouiller l’épiderme.
« Depuis, des relevés précis font état de lieu de pulsations magiques de plus en plus fortes, voici les dernières données, continue le Løjtnant en plaçant trois feuillets de plus devant lui. Les premiers étaient situés autour de trois microbar, un premier pic à vingt-trois heure trente a dépassé les quinze microbar. Un deuxième, trente minutes plus tard, dépassait les dix-huit. Depuis, ça n'a fait qu'augmenter. A dix heure trente on était à une augmentation de 150 pour cent par rapport au premier relevé et les pics gagnent en intensité. Dans deux heures, on risque le séisme. Des éboulements ont été rapportés lors des relevés de dix heures et dix heures trente. Le prochain pic ne devrait plus tarder, les sortilèges de protection du navire ont été renforcés mais il est possible que vous même commenciez à les ressentir. »
Ozymandias fronce les sourcils. Il n’a pas le souvenir d’avoir ressenti quoi que ce soit de spécial depuis son arrivée à bord du navire, si ce n’est une profonde frustration face aux diverses remarques et moqueries de ses occupants.
« Enfin, plusieurs blessés bien que pris en charge depuis longtemps continuent de subir des altérations de leur état de santé, en lien avec ces mêmes pics. Malgré tous les efforts de l'équipe médicale à bord, leurs voies respiratoires ne cessent de se remplir d'un étrange liquide aqueux ce qui nous fait craindre qu'une source de magie vit autour de nous ou agit, d'une certaine façon. D'où la quarantaine. Pour l'instant les seuls atteints sont ceux qui ont été blessés lors de la première explosion, mais nous ne pouvons exclure que les symptômes se développent autrement. Aussi, si vous commencez à avoir du mal à respirer, faites-le moi rapidement savoir. »
De ce côté-là non plus, il n’a rien remarqué d’inhabituel chez lui. Mais avant même qu’il ait le temps de répondre, une vive sensation de froid le traverse comme une décharge, si violemment que même Andromaque sursaute et feule. Furieusement agrippé au bord de son bureau, Ying Yue semble éprouver la même chose que lui.
« C’est la première fois que je vois quelque chose comme ça, » souffle l’archéomage en regardant autour de lui d’un air confus. Une fois la sensation désagréable disparue, il se saisit de l’un des clichés et le lève à hauteur d’yeux pour l’examiner de plus près.
« Ça pourrait être un nœud de lignes telluriques. Je n’en ai jamais vu de mes propres yeux, mais ça correspond aux descriptions que j’ai pu lire sur le sujet. Annonce-t-il avec un enthousiasme presque enfantin. Sans doute un peu trop marqué, étant donné la gravité de la situation. Ils sont très souvent instables à cause de leur forte concentration en énergie magique, ça expliquerait l’explosion. »
Qu’étaient-ils en train de faire à trente mètres de profondeur ? Simple coïncidence malheureuse, ou bien cherchaient-ils quelque chose, sans savoir qu’ils allaient tomber sur une source de magie aussi puissante ? La cartographie des lignes telluriques demeure encore à ce jour très incomplète, et l’emplacement de ses divers embranchements l’est tout autant.
« Ce n’est pas une forme de vie à proprement parler, ni un artéfact. C'est… quelque part entre les deux. Un magicologue serait mieux placé pour s’en occuper. »
Ça ne fait pas plaisir à son égo de l'admettre, mais il se doit d'être honnête au vu de la dangerosité de ce qui les attend au fond de l’eau.
« Si c’est bien ce que je pense, c’est sans doute la magie de tes hommes qui a provoqué une surcharge dans un environnement déjà saturé d’énergie magique. Et l’explosion a vraisemblablement causé une brèche dans le flux. »
Une simple hypothèse. Il ne peut rien émettre de plus avec le peu d’informations qu’il possède, et les souvenirs figés sur papier ne l’éclairent pas beaucoup plus sur le déclencheur de cet incident.
« Mais ce liquide dans les poumons des victimes… De toute évidence, une réaction physique certainement liée à leur exposition au moment de l’explosion. Je me demande si… Non, il faut que je voie ça moi-même d’abord. »
Est-il réellement possible pour de simples humains et leur magie relativement limitée de causer un tel dérèglement dans les lignes telluriques ? Les brèches lumineuses et leur étrange énergie lui viennent immédiatement à l’esprit.
« Navré de te dire que ta sœur ne juge pas utile de répondre à ton message, annonce Ying Yue en ouvrant le parchemin qui vient d’arriver. Ça m'étonne moins d'elle que sa réaction précédente. Là, je le reconnais mieux, dans son indifférence et son manque de reconnaissance pour un geste sympathique envers elle. »
Ozymandias ne prend pas la peine de le gratifier d’une réponse, parce qu’il s’y attendait. Et parce que malgré ça, il avait quand même espéré en recevoir une. Et il est hors de question qu’il donne à Ying Yue la satisfaction de s’en rendre compte.
« Mais reprenons. Au vu de l'intensité de ce dernier pic, il devient urgent de stopper la propagation dès que possible. Nous avons établi un campement sous-marin ici. Ce sera notre base après la descente, le campement est oxygéné, une bulle d'air sous trente mètres de profondeur, vous pourrez y préparer vos affaires si besoin. Vous avez été placé sous ma responsabilité, et au vu de la gravité de la situation, je serai votre binôme de plongée. Si vous avez des questions, c'est maintenant. »
L’idée d’un campement sous-marin le fascine tout autant qu’elle le met mal à l’aise. Peut-être bien que Strandgaard aurait réellement été un choix plus logique, au vu des prédispositions magiques de sa famille. Mais il est bien trop fier pour vouloir admettre une telle chose à voix haute.
« Que faisiez-vous à une telle profondeur ? J’ai du mal à croire que tes hommes soient tombés totalement par hasard sur un nœud de lignes telluriques, mais en admettant que ce soit le cas… Est-ce qu’il y a autre chose à cet endroit dont je devrais connaître l’existence ? Quelque chose qui aurait pu provoquer cette décharge d’énergie ? »
Ozymandias croise les bras et fixe l’autre homme d’un œil inquisiteur. Il ose espérer qu’il ne lui cachera aucune information utile sous prétexte de secret défense.

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@Ozymandias Mørk • 26 mars 2024 - matin

Tout en l’observant d’un œil perçant, je ressasse rapidement les premiers éléments de réponse que son avis d’expertise a laissé sous-entendre : un nœud de ligne tellurique, une forme ni totalement vivante, ni un artefact, et il n’est pas le meilleur pour traiter le sujet. Sans parler de terme “brèche” devenu problématique depuis quelques temps, et sa question sur les blessés. Cette dernière idée m’avait fait tiquer, sans rien en laisser paraître. A moins que cela soit l’excuse parfaite dont j’ai besoin ? Mais avant d’avoir le temps de pousser plus loin ma réflexion autour de cette question, Ozymandias reprend la parole : « Que faisiez-vous à une telle profondeur ? J’ai du mal à croire que tes hommes soient tombés totalement par hasard sur un nœud de lignes telluriques, mais en admettant que ce soit le cas…Est-ce qu’il y a autre chose à cet endroit dont je devrais connaître l’existence ? Quelque chose qui aurait pu provoquer cette décharge d’énergie ? » Son regard et son air sérieux, à la limite de quelque chose qui se veut menaçant ? M’amuse. Est-ce qu’il se croit vraiment être en droit de réclamer des détails et des explications ? L’ombre d’un rictus amusé vient creuser les commissures de mes lèvres. J’oublie à quel point les civils peuvent être distrayant parfois. Cela dit, si ses premières impressions s’avèrent juste et qu’il s’agis bien de magie tellurique, la situation risque de confirmer la tension déjà existante dans le navire. Un rapide coup d’œil à l’horloge, et je me déplace pour reprendre un morceau de parchemin sur lequel j’inscris rapidement quelques indications « CONF SUPP M – TLLRQ / photo -> Archm. Attente PRE. » que je jette au feu de la bougie dans une pincée de poudre à destination des quartiers du Kommandør situé au pont supérieur. Le message envoyé, je repars du côté de la cafetière pour en attraper le bol et aller remplir ma tasse, hésitant une courte seconde devant celle d’Ozymandias, avant de poser le café à côté sans la remplir ajoutant un : « Sers-toi comme tu veux. » dans un haussement d’épaules, avant de revenir me pencher sur les documents que j’avais placé sous ses yeux, très légèrement pensif. « Il serait critique que ce soit en effet des lignes telluriques. Surtout si vous n’êtes pas qualifié pour vous en occuper. » Aucun jugement de valeur, seulement un fait réel. Nous n’avons pas le temps d’aller réquisitionner un autre civil, les limites de nos effectifs autorisés dans cette zone du Svalbard sont déjà atteintes. La moindre prise de risque pourrait être vécue comme une violation des décrets internationales, ce qui constituerait une suite d’incidents dont je n’ai pas envie d’être à l’origine. Mes ongles tapotent distraitement sur le bord du bureau tandis que je combine ces éléments aux autres informations. Certaines choses font plus de sens, d’autres soulèvent d’autres interrogations. Je comprends mieux pourquoi Maans fait partie des blessés, il a dû repérer la source magique et entamer une exploration approfondie de la source à la recherche d'une arme potentielle placée là par les milices étrangères. « Bølga, va me chercher Ilario. » Un simple mouvement du félin répond à ma voix autoritaire, et dans une fumée de particule, il disparait derrière le battant de la porte qui s’ouvre presque simultanément après un rapide coup jeté contre le battant. « Løjtnant ? Mon rapport sur la tenue de Maans. » Contournant le bureau, je m’empare du dossier que Fridha me tend dans un froncement de sourcils. Les yeux absorbent rapidement les informations d’un visage lisse, imperturbable, même quand la militaire reprend la parole sans attendre que j’aie fini de lire le document : « J’ai vérifié, les lests ajoutés venaient de l’équipement de Thullen. Pits avait ceux de Jens et Salli. – Pourquoi la formation sverdfisk n’est pas notée dans le rapport où étais les autres ? T’étais où ? » La dernière question est presque crachée, soudain changement de ton agressif, nerveux qu’elle reçoit avec un claquement de langue agacé avant de filtrer un regard en coin sec vers l’archéomage. « Ça me fait encore plus chier que toi Ying. On gérait les inconvénients RS28. On a été mis hors de vue seulement quelques instants, juste avant l’explosion. – Pourquoi Salli n’a rien dit ? – Elle n’a pas ouvert la bouche depuis qu’on l’a remontée, t’as qu’à aller la voir au lieu de passer tes nerfs sur moi. – J’irai – Humf – Un commentaire à faire ? – J’espère que c’est pas ta troisième tasse de café. – Disposez Kaporal. – Le Kommandør a également été averti de l'erreur de mon rapport précédent et du nouveau. » Le ton revient officiel en une fraction de seconde avant un rapide ricanement de sa part qui se noie dans un dernier : « T’es con Fridh’ » auquel elle répond par un rapide signe de doigt parlant, avant le claquement final de la porte.

De quelques larges et rapides enjambées je reviens me placer près de ma tasse de café, l'attrape et en bois une longue gorgée par pur esprit de provocation bien que la Kaporal ne soit plus là pour le voir. Reposant la tasse, comme si aucune interruption n'était venu couper la conversation avec Ozymandias, mes traits reprennent leurs allures placides avant de répondre avec un aplomb assuré : « Aucune présence à vous faire connaître. Sauf si vous avez peur des poissons. La dépense d'énergie a pu être provoquée par la proximité de l'utilisation de magie exploratrice. Êtes vous sûr de votre diagnostic concernant les lignes telluriques ? Si oui le Ministre doit immédiatement en être informé. Sans doute ne le savez-vous pas, mais nous sommes dans une partie du Svalbard soumise à toute sorte de décrets diplomatiques a tendance instable ces derniers temps. » Je ne compte pas en dire plus pour le moment, soit il se tient au courant des données géopolitiques du pays et saura de quoi je parle, soit cela ne l'intéresse pas et ce n'est pas ma charge de lui faire un cours dessus. Quand aux dangers autres, mieux vaut probablement qu'il ne sache rien. Gérer les trente mètres de profondeur me semble déjà être une source potentielle d'inquiétude pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude de plonger. L'informer des risques réels d'attaque dans la zone grise ne lui apporterait rien de bon. « Est-ce que vous serez malgré tout capable de gérer cette instabilité où dois-je faire annuler votre descente ? Inutile de faire courir des risques inutiles à mon équipage. Quant aux blessés. » Je marque une légère pose, avalant trois longues gorgées de café chaud avant de reprendre : « Ça tombe bien je dois passer consulter mon Orlogskaptajn. Quelle est le fond de votre pensée sur la question ? Pourquoi avoir besoin de les voir ? » L'idée ne me tente toujours pas, ou peut-être un peu plus depuis que je sais que Salli a des informations que nous n'avons pas. Est-ce que je peux réellement repousser le moment d'aller les voir sans passer pour un profond connard qui refuse d'aller voir ses hommes blessés en mission ? Mes doigts de resserrent très légèrement autour de l'anse de ma tasse. Je sens le lien qui me relie au tigre se tendre de plus en plus loin. J'avais espéré qj'Ilario serait dans le coin, visiblement non. Ça m'emmerde encore plus.