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Le Convoi et les Fouilles
2 participants
Stieg Sistsken
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Le Convoi et les Fouilles
@Freyda Stavanger & @Jasper Strandgaard | 24 mai 2024

Stieg et Charlemiah étaient en grande conversation dans leur caravane. À son habitude lors de longues distances ou quand il manquait d’essence, il avait ensorcelé son véhicule pour suivre celui d’un couple de jeunes équilibriste et clown de la troupe. Le tatou sur les genoux du sorcier tendait parfois la tête pour observer le paysage montagneux de Norvège. Le joyeux convoi se déplaçait à son habitude sur des routes peu fréquentées, et il n’y avait qu’un risque limité qu’un moldu ne remarque l’attention somme toute limitée que Stieg portait à la route. C’est d’ailleurs Charlemiah qui lui mentionna le détour qu’ils empruntaient, la voie « principale » étant fermée pour cause de travaux.

« J’ai faim. » annonça le sorcier en tendant la main pour offrir à sa fylgia de monter sur ses épaules. Elle préféra encore rester à l’avant pour observer le paysage, sans que cela ne l’empêche de requérir sa propre collation.
« Je prendrais bien une prune. Il devrait en rester quatre. »

Stieg glana dans leur cuisinette quelques fruits, un couteau, du fromage et un quignon de pain. De quoi faire un bon casse-croûte. Il remballa également sa plume et le parchemin qu’ils avaient débuté à l’intention de Alva et des enfants. S’il avait bien compris les directives de leur directrice, ils n’arriveraient à destination que peu de temps avant la tombée du jour.  Charlemiah commentait la forme des montagnes adjacentes, leur trouvant majoritairement toutes la forme d’une tête de quelque chose d’aviaire.

« Pourquoi ils s’arrêtent? » demanda-t-elle en rejoignant le sorcier à l’arrière. Effectivement, leur propre caravane venait de ralentir par à-coup. Il laissa donc son panier de victuailles en plan et courut reprendre le volant. Il se glissa et boucla sa ceinture de sécurité au moment où ils s’immobilisaient entièrement. L’ensorcellement levé, il souffla un bon coup. C’est alors que Stieg remarqua l’étrange manœuvre que faisaient ceux devant lui. Ils reculaient, tournaient, s’avançaient un peu plus, tournaient à nouveau, ainsi de suite. Ils faisaient demi-tour, pardi! Sur un chemin de cette largeur, c’était de la folie.

« Tu m’attends ici? »
C’était davantage une requête qu’une interrogation. De toute manière, il laisserait toujours la fenêtre entrouverte, au cas où sa fylgia ait à sortir du véhicule. Si, par exemple, il avait affaire bien plus loin.

D’un pas vif, il se dirigea vers ses collègues dont la manœuvre l’inquiétait grandement. Ils avaient certainement une raison de faire demi-tour. Peut-être avait-il raté un signal de Freyda, ou quelque chose.

« Qu’est-ce qui se passe? » s’enquit-il lorsque la clown du couple abaissa sa fenêtre. La réponse le laissa d’autant plus perplexe. Elle expliquait qu’elle avait oublié d’envoyer une carte postale et voulait retourner au village précédent pour l’estampiller, alors que son équilibriste parlait par-dessus elle en expliquant devoir rebrousser chemin pour un important rendez-vous avec son assurance-vie. C’était tout à fait particulier. Hors de propos et hors de leur tempérament habituel. Freyda leur laissait généralement amplement de temps pour gérer leurs affaires personnelles, et ils connaissaient leur horaire suffisamment en avance pour ne pas prendre de rendez-vous à des moments inopportuns. En plus, ne pourraient-ils pas juste convenir d’une nouvelle date?

« Stieg. »
La voix de Ms Greta l’instigua à se retourner. Son chat dans les bras, la vieille dame le fixait avec intensité, mais semblait également inquiète.
« Rabat-toi pour les laisser passer. Ce sera plus sécuritaire », intima-t-elle en se dirigeant à petits pas vers la caravane de l’acrobate. Elle y monta et claqua la porte du côté passager. Le sorcier se vit bien forcé d’obéir à cette requête également étrange de la diseuse de bonne aventure et plaça rapidement son véhicule en contrebas de la chaussée. Dans son rétroviseur, il remarqua que les voitures et autre vans derrière lui agissaient également dans la plus grande confusion. Un chaos qu’il avait surtout l’habitude de voir une fois le village installé.

« On doit aller en discuter avec Freyda. » Le ton pressant et le coude relevé de la dame fit s’y accrocher Stieg par réflexe. Elle ajouta, sur un ton impatient : « Rembarque ta fylgia », alors que son matou prenait la forme de l’impressionnant papillon qui se trouvait toujours sous sa tente divinatoire. Avant qu’il ne puisse intégrer cette nouvelle information, Charlemiah se posa sur son épaule. Immédiatement, il se sentit attiré contre Ms Greta, dans la sensation familière du transplanage. Un instant plus tard, la devineresse et lui se trouvaient à une dizaine de mètres de Freyda, en tête de la file motorisée. Charlemiah sauta au sol pour se diriger immédiatement vers la directrice.

« Golds! Tout le monde est en train de faire demi-tour. Qu’est-ce qui se passe ? »

Golds… worthy? Le perroquet de la directrice n’était qu’un animal, pourquoi Charly lui parlait comme s’il était doué d’un esprit critique? Que se passait-il donc?
Freyda Stavanger
Freyda Stavanger
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
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La sorte de transe apaisée, dans laquelle le long périple entamé le matin même l'avait plongée, s'évapora à une vitesse alarmante. Appelons cela une prémonition, l'intuition féminine...ou, plus banalement, un coup d'œil dans son rétroviseur, mais les sens de Freyda basculèrent rapidement en mode alerte. Un bazar sans nom envahissait l'espace restreint du petit miroir intérieur, suffisamment perturbant pour qu'elle appuie fébrilement sur la pédale de frein, avant même de formuler toute pensée consciente.

La sorcière inspira lentement, une fois, deux fois, et une troisième fois pour la chance, avant de s'extirper de l'habitacle. Sur la route derrière elle, les véhicules conduits par divers membres de la troupe semblaient embourbés dans un ballet qui n'aurait pas déparé au stand des auto-tamponneuses.
D'un pas qui ressemblait de plus en plus à un sprint, Freyda rejoignit la voiture la plus proche, celle d'Ilse, une des contorsionnistes, férocement décidée à faire demi-tour, et ce, en dépit de l'embouteillage monumental qui lui barrait toute issue.

« Ilse ! »

Freyda était quelqu'une de moins fière que son allure générale ne le laissait penser, mais -parce qu'il y avait un "mais" - elle était habituée à son rôle de leadeuse, et à ce qu'on l'écoute, à défaut de lui obéir. La façon dont ladite Ilse l'ignora magistralement vint chatouiller son ego. L'expérience n'était pas des plus agréable.
A nouveau, deux tons plus haut, la maîtresse de cérémonie beugla son prénom. Sans plus de résultat.

« Ilse Kutrun Chriselda Rosenwald ! »

Le nom complet de sa contorsionniste était un excellent exercice de diction en lui-même.
Qui arracha enfin I.K.C.R. à son indifférence, juste assez pour qu'elle lui jette un regard avant de s'en retourner à ses manœuvres stériles.
Face à cette absence totale de considération, Freyda se précipita devant les roues de sa caravane... et dans un de ces instants où le temps semblait s'étirer à l'infini, elle jurerait presque avoir vu la mort s'approcher. Ses tripes lui criaient qu'il s'en était fallu d'un cheveu pour que ce qui préoccupait tant Ilse prenne le dessus sur le bon sens et qu'elle raye de son passage l'obstacle gênant que Freyda était devenue. La contorsionniste eut un vague sourire penaud, tandis que dans son regard se rallumait cette lueur de folie - bon, peut-être Freyda exagérait-elle -, cette obsession qui la consumait.

« J'ai oublié d'arroser mon bananier. »
« ???!??! » (pas un mot ne s'extirpa de la bouche de Freyda, mais cette ponctuation est supposée traduire l'éberluement -l'éberluatitude ? l'éberluation ? - général)

A ce stade du récit, fallait-il vraiment préciser que Ilse n'avait jamais eu de bananier ?
S'ensuivit un discours décousu déclamé dans un état de fébrilité de plus en plus avancé.
Cette logorrhée eut raison de Freyda, qui tourna le dos à la situation, afin de prendre un peu de distance. Et réfléchir à la marche à suivre (de toute évidence, la marche arrière).
Ce n'était pas la première fois, au cours de son existence au sein du cirque, qu'une telle chose arrivait. Par deux fois, dans leur passé commun, la troupe avait été victime de phénomènes de ce genre. Mais elle devait reconnaître que cette fois, le sortilège repousse-moldu qui nimbait la zone était magistral et d'une puissance assez rare. Et la magie de Freyda, bien trop incertaine pour espérer le contrer, même partiellement.
La problématique ? Le demi-tour qui était ainsi imposé au cirque Stavanger allait leur faire perdre plus d'une journée. Au minimum. Qui savait la superficie couverte par l'enchantement ?

Déjà, au sein même du périmètre protégé par ledit sortilège (qui avait au moins l'avantage d'offrir un sanctuaire de tranquillité à ses réflexions) Freyda dressait mentalement la liste des impératifs à suivre : 1. entraîner la troupe à l'écart de la zone et leur proposer de faire relâche, le temps que 2. puisse être estimée l'étendue (au sens propre comme figuré) du problème, avant de 3. prévoir un nouvel itinéraire et 4. prendre les dispositions nécessaires pour soit décaler soit annuler leur prestation du lendemain.

Le claquement symptomatique du transplanage résonna dans l'air, quelques pas en arrière de sa position.
Freyda n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que miss Greta venait (enfin) de la rejoindre. Avec l'aide de sa mentor, peut-être arriverait-elle à y voir plus clair et à surmonter cet imprévu qui se mettait en travers de son chemin.
En un battement d'ailes rassurant, Goldsworthy vint se poser sur son épaule, avec un petit rire. Bien loin des préoccupations matérielles qui embourbaient leur existence comme seul.e.s savaient le faire les humain.e.s, son fylgia paraissait...étrangement surexcité.

« Charlemiah ? Oh, ça va être intéressant !! »

Freyda, sceptique, était sur le point de lui demander en quoi, Charlemagne, qui, si ses souvenirs très imparfaits avaient juste, était un ancien roi de France, allait faire évoluer la situation de quelque manière que ce soit, mais se retrouva bouche bée par un agacement qu'elle ne pouvait décemment exprimer à voix haute.
Elle venait de pivoter sur elle-même pour accueillir l'arrivée salvatrice de Ms Greta...et pour découvrir l'intrusion de Stieg dans leur réunion en petit comité. Le dernier arrivé dans la famille Stavanger était certes fort sympathique, mais la présence d'un moldu constituait une entrave magistrale à la conversation qu'elle voulait, qu'elle devait avoir, avec la sorcière qui lui avait tout appris.

Pendant ce temps, toujours perché sur sa clavicule, Goldsworthy continuait de ricaner doucement, avant de s'adresser au tatou de compagnie de Stieg comme à une vieille amie :

« Rien d'autre qu'une petite entrave magique... »

Freyda ne releva pas. Pas tout de suite.
La trille symptomatique du rire de Goldsworthy s'éleva à nouveau.

« Grande révélation, dans 5..4..3..2... »

Avant même la fin du compte à rebours, l'esprit de Freyda s'illumina, mieux qu'un sapin aux alentours de Noël. Une expression de stupéfaction intense se peignit sur ses traits, tandis que ses yeux sautaient de Ms Greta, à Charlemiah, pour aussitôt passer à Stieg, avant de rebondir sur Asmodée, le fylgia de Ms Greta.
D'aucun.e.s pourraient être en droit de s'interroger sur la vivacité d'esprit de Freyda, qui mit tout de même un certain temps à associer les paramètres "présence dans une zone anti-moldue", "animal parlant" et "complicité éhontée entre deux fylgjur". Mais ce serait faire preuve d'une empathie médiocre.
Qui, en réalité, aurait pu imaginer que l'acrobate engagé l'an passé au sein du cirque moldu puisse être...

« Tu es un cracmol ! »

La suite logique à cette déclaration, désormais d'une évidence un peu humiliante, mourut sur ses lèvres. Son "pourquoi tu ne m'en as jamais parlé" aurait été un poil malvenu, étant donné que Freyda Stavanger dissimulait sa propre nature magique à l'ensemble de sa troupe depuis plus de trente ans.

N.B. : oui, Freyda n'est pas vraiment au fait que les Cracmol.e.s n'ont pas de fylgia.
Stieg Sistsken
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Le Convoi et les Fouilles
@Freyda Stavanger & @Jasper Strandgaard | 24 mai 2024

D’où cet espèce de perroquet des grands jours connaissait-il le nom de Charly et… En fait, ils discutaient, là, non? Ce qui impliquait que Goldsworthy était une fylgia tout comme Charlemiah, et pas seulement un oiseau particulièrement doué dans l’imitation de la voix humaine. Qui vaudrait déjà son pesant d’or, en soi. Le sorcier lança un regard noir de courroux envers sa compagne cachottière, qui ne lui avait pas mentionné la présence dans la troupe non pas d’une, mais de deux…

« Tu es un cracmol ! »

Désamorcé par la déclaration de sa cheffe, qui en était donc autant que lui dans la surprise générale, Stieg fixa encore un instant le tatou dont il reconnaissait les traits amusés sur son minuscule visage. Il lui fallut trois secondes et des poussières pour rectifier le propos de la saltimbanque. « Les cracmols n’ont pas de fylgjur. » Son ton était plat, presque autant que ces préenregistrements qui indiquent aux moldus où tourner dans leurs voitures. Le sien avait d’ailleurs été endommagé il y avait quelques mois par un sortilège d’amplification qu’il lui avait jeté, ne trouvant plus le bouton de volume – qui n’était pas un bouton rotatif comme il le croyait. « Mon père en est un, par contre », offrit-il en prix de consolation.

La grande troupe Stavanger avait donc trois sorciers à son bord. Lui qui avait fait des pieds et des mains depuis un an pour ne pas ébruiter son essence semi-divine, voilà qu’il aurait pu expliquer bien plus facilement certains aspects de son parcours et, surtout, de son talent. Ou pas. Après tout, inutile d’éventer ses techniques secrètes.

Ms Greta, aux prises entre le désespoir et l’amusement de constater la naïveté des plus jeunes gens doués de magie, choisit ce moment pour prendre les choses en main. Elle irait s’occuper de rassembler la troupe en lieu sûr. Quant aux deux comiques, « allez voir qui en est à l’origine et s’il n’y a pas moyen qu’ils modulent tout ça, la zone est bien trop importante. » « Tout quoi ? » « Le sortilège repousse-moldu, Stieg ! » C’était donc ça! Stieg était éberlué par le manque de gêne des ensorceleurs. Il ne répliqua pas moins du tac au tac. « Je me demandais s’il y avait autre chose, qui sauterait moins aux yeux. » Un regard en coin en direction de sa patronne, il l’observa un instant, comme s’il cherchait un indice supplémentaire quant à sa magicité. Peut-être que s’il avait porté davantage attention aux déclamations de Goldsworthy, plutôt que de juger son charabia sans conséquence, il aurait su trouver, justement, son premier indice.

Stieg alla mettre le grappin sur son tatou de compagnie, pendant que Freyda et Ms Greta terminaient de discuter ensemble. « Je vais aller sur la colline là-haut, pour voir si je ne verrais pas les coupables. » Il transplana sans attendre de réponse et, hors de portée des oreilles supplémentaires, il s’adressa à sa fylgia.

« Ça fait longtemps que tu sais ? » gronda-t-il à voix basse. La fylgia se contenta de se lécher le bout de la truffe. « Et tu m’as rien dit ! » « On s’est dit que ce serait plus drôle ainsi. » Ça, par contre, Stieg devait bien admettre que ce devait être le cas. Il n’en savait plus s’il détestait davantage que Charly ait raison, ou d’être le dindon de la farce. « T’es moche quand tu fais la gueule. »

Jugeant la conversation terminée, Stieg fit ce pourquoi il s’était rendu là, et observa les vallées en contrebas à la recherche de signe de présence. Plus loin se portait son regard, plus il réalisait l’ampleur du sortilège. Un sentiment de révolte naissait doucement dans ses entrailles, alors qu’il voyait une autre route probablement sous l’emprise du sortilège. Il fallait vraiment être inconscient pour ne pas tenir compte de la géographie et de la présence de moldus, de la sorte. Ça ne serait jamais arrivé en Italie! Certes, la péninsule méditerranéenne avait d’autres défauts, mais tout de même. La multiplication des permis de portoloins frauduleux restait bien bénin en comparaison!

« Je n'ai vu personne », fit-il son rapport en réapparaissant auprès de Freyda.
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