Le 11 juin 2024

Tu sais, les idées habituelles qu'iels me murmurent depuis toujours, ou presque. Des choses en rapport avec la réalité qui a fait que j'ai passé plein d'années enfermées et que personne ne s'est jamais inquiété. Parce que je ne suis personne. Et c'est vrai. La seule qui ne perd pas l'occasion de se souvenir de moi c'est Oda, finalement. Elle j'aimerais qu'elle m'oublie plus souvent. Tu as été la voir récemment ? Tu lui a parlé ? J'ai reçu une beuglante cette semaine, c'est drôle que la direction de l'école tient toujours autant à leur donner des nouvelles de nous même adultes.

C'est mignon. Je préférerais recevoir au moins un dessin. C'est toujours mieux que rien. Un dessin = tu n'es pas insignifiante dans la multitude de choses extraordinaires que je fais dans ma vie sans avoir le temps de penser à la minuscule chose que tu es de temps en temps quand je cherche une réponse mais que je veux pas te donner trop de détails.

Aujourd'hui, aujourd'hui ? Bien. Il y avait une jolie salade avec des carottes en forme d'étoiles à manger ce midi.

Je suis rassurée que tu trouves ça dégueulasse. Même si je ne suis pas sûre que tes réels plans le soient moins.

Ah. Une mission, oui. Je comprends mieux. C'est possible mais l'absence de nouvelles ne veut pas dire mort. Tu as reparlé à Ozymandias ? Vous vous parlez souvent ?
C'est vrai que Jasper est ton ami aussi. Il est aussi ami avec Arsinoe ? Je comprends, c'est une si chouette personne. Comme Ozymandias aussi. Iels sont adorables tous les deux. Iels ont de la chance de s'avoir comme adelphes.

J'aimerais bien. Je n'ai pas peur. Pas entièrement. J'ai besoin de vacances. Et camper avec toi, pourquoi pas. Je crois. C'est toujours moins dangereux que de camper à côtés des acromentules et d'un loup-garou.

Alfhild.

Le 11 juin 2024

Un petit tour par l'isolement juste avant les examens de fin d'année. Pour des broutilles. J'aime bien l'isolement. Tu y es déjà allé ? C'est tout petit, froid, impersonnel, et puis il y a Astrid qui croit qu'elle est morte là alors que non, elle est morte à l'infirmerie d'une virus foudroyant. Enfin un truc comme ça. Les registres sont pas très clairs à ce sujet. Qui sait. Elle a peut-être raison. En tout cas elle me tient compagnie.

Tu lui prépares quoi comme surprise ?

Bien sûr que tu si tu fais des choses extraordinaires. Tu travailles tous les jours, tu dois voir tes potes, et t'en faire des nouveaux comme Ozymandias. Visiblement tu fais du billard...et tu enquêtes sur plein de sujets différents. Sombres, certes, mais ça te donne des objectifs et des réussites. C'est passionnant.

Je suis insignifiante, on l'est tous, certains plus que d'autres. Certains veulent à tout prix ne pas l'être. Moi ça ne m'importe pas, en général. Sauf auprès de toi, ce qui est particulier stupide. Toi et d'autres. Parfois je voudrais vraiment être une seule qui compte plus que tout autre, pour une personne. Mais ce serait égoïste. Même Oda n'a pas réussi à développer ce sentiment. Alors bon. Hum ? Stupide.

Être un dictionnaire c'est pas être insignifiant ça n'est-ce pas. Tout le monde a besoin d'un dictionnaire. Clairement je ne suis pas un dictionnaire. Je voudrais juste dire que parfois confronter ses souvenirs à plusieurs ça peut aider à trouver des réponses.

Tu lui as apporté des agrumes pour un cocktail rassure moi ? Quoi que. Est-ce que c'est rassurant ?
Je l'aime beaucoup, je voudrais qu'elle reste en vie et que Tyr lui soit favorable. Ozymandias mérite pas de la perdre. Et elle était très.... adorable dans son approche envers moi ? Enfin elle est très impressionnante. J'ai....enfin elle. Bon. Elle est jolie quoi et elle ne partait que du principe qu'on est des Mørk. Elle n'a rien fait de mal du tout. Je t'assure. L'adjectif ne lui correspond pas du tout. Et les amitiés c'est trop compliqué pour qu'on puisse attribuer les torts d'un seul côté. Malgré toute ma sympathie profonde que j'ai pour Jasper.

Je peux proposer des runes maudites ? La plupart le sont. Ou hantées. Hantées presque toujours. Faut dire il y avait tout de même beaucoup de sacrifices dans les anciens rituels. Mais je m'égare. Une forêt simple c'est bien aussi. Ou une cascade ? Ou un lac ? Un fjord ! Bon, je te laisse choisir le lieu de camping je serai incapable de trancher. Et puis tu dois avoir accès à des registres que je n'ai pas : évite les campings près de lieux de drames importants.

Alfhild

Le 11 juin 2024

J'essaie, vraiment. Mais il y a beaucoup d'interdits. Des couvre-feu, des choses à ne pas dire, des comportements à ne pas avoir (marcher pieds nus par exemple. J'oublie souvent mes chaussures. Et elles disparaissent mystérieusement régulièrement également.) des endroits à ne pas aller en dehors des heures de cours réglementaires (alors que la serre sent si bon au petit matin). Ça fait trop de choses à penser. J'oublie toujours une ou deux lignes du règlement.

J'aurais dû me douter que tu étais jamais aller en isolement. Tu serais pas du genre à oublier de réactiver ton sort de désillusion pendant la baignade dans le lac.

Bien sûr, que ça compte. Surtout venant de toi. Tu es l'un des seuls de ma famille proche qui me parle sérieusement. Enfin, qui me fait sentir faire partie de cette famille. Même quand tu me montrais à quel point j'étais une tâche dans cette famille. C'était toujours de l'attention. Tu vois ?

Tu fais attention avec Ozymandias ? Promis ?

Ma vie sentimentale est en effet pleine de plantes avec des noms mignons. Et Arsinoe ne fait pas partie de ma vie sentimentale. Typiquement le genre de personne devant qui j'oublierais de parler ou alors pour dire des trucs déplacés et dérangeants qui mettent tout le monde mal à l'aise et qui me donnent juste envie de disparaitre sous terre. Globalement ma situation dès que je croise une personne intéressante. Tout le temps, donc.
Les plantes c'est bien, bien moins gênant. Elles ne me font pas paniquer dès qu'elles m'effleurent le bras.

Le 18 juin ? Ou le 03 juillet ?
(Mais avec des loups-garous ?)

Alfhild

Fredrikke,

Je dois sûrement être la dernière personne dont tu attends un hibou et je sais bien qu’on ne s’est pas vu depuis au moins 5 ans, donc ça doit te paraître soudain. Déjà, je suis désolée mais je ne viens pas te dire que je t’ai pardonné — je ne sais même pas si tu en as envie. Je me sens contrainte de te contacter parce qu'on m’a dit que tu avais changé et que tu avais peut-être plus de compassion maintenant qu’il y a quelques années. Alors j’aimerais te demander comment me débarasser de la marque que tu m’as laissé sur le bras, s’il-te-plaît ? Je ne peux plus la voir, j’aimerais tourner la page et ne plus être confrontée à ce souvenir en permanence.

Je te remercie, j’espère sincèrement qu’on ne s'est pas trompé à ton sujet et que tu n’es plus aussi cruel que tu l’as été par le passé.