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We still can make this day beautiful | ft Ozymandias
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Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
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We still can make this day beautiful

  @Ozymandias Mørk   Début juillet 2022



« Ah, oui, c’est vrai que je suis censé te faire visiter. Les quartiers du personnel, en tout cas. Je suppose que tu as déjà visité les galeries. » Elle hoche la tête Alfhild, affirmative et toujours aussi enthousiaste. Elle a de vague souvenirs plus ou moins précis de sa toute petite enfance, celle avant la découverte de ses pouvoirs et de sa particularité par Oda. Elle se souvient de toute cette période-là où Erinn lui racontait mille choses sur la société viking magique et où Oda l'avait poussée dans ce sens, l'amenant au Musée aussi souvent que possible, la laissant divaguer entre les vestiges d'une époque passée pleines de mythes et légendes qui émerveillaient son âme d'enfant. Ensuite, les occasions avaient été rare, même libérée d'Oda à Durmstrang elle avait dû attendre quelques années avant de pouvoir y remettre les pieds, et ça avait été comme une seconde découverte. Aujourd'hui encore, elle peut s'amuser à s'y rendre juste pour l'atmosphère du lieu et se perdre dans des contemplations imagées et rêveuses de la vie à l'époque de leurs ancêtres lointains. Ceux-là même qui avaient, peut-être, condamnés leurs descendants à des malédictions et des histoires de légitimité qui gangrènent aujourd'hui la société. Elle songe à tout cela Alfhild tout en suivant Ozymandias hors de son bureau. « Je préfère le café, assurément. Mais tu n’auras pas à t’en préoccuper, il y a des cafetières en libre-service. C’est à celui qui se sert en dernier de la remplir à nouveau pour les suivants. Normalement. » La Mørk hoche la tête une deuxième fois tout en notant précieusement l'information. C'est un homme de café. Puis, son cerveau assimile la fin de la phrase et son sourire se tord légèrement. Il va falloir qu'elle apprenne à faire le café, ou du moins à remplir correctement une cafetière. Si la tâche ne lui semble pas insurmontable, il faudra tout de même qu'elle demande discrètement conseil à quelqu'un. Peut-être que Jove ou Fen sauront la conseiller. Elle n'a nullement envie de passer dans le côté des personnes qui prennent la dernière tasse sans penser aux suivants. Risquer de décevoir Ozymandias lui est aussi impensable que d'abîmer un artefact. « Oh, je pense qu’on peut trouver le temps de faire un petit détour par la réserve, si on ne traîne pas trop. Mais commençons d’abord par ici : les ateliers de restauration et de conservation. On travaille souvent dans nos bureaux respectifs pour les artéfacts qui demandent une étude plus approfondie, et je ne peux pas te montrer ceux des autres archéomages sans leur accord, évidemment. Mais la majorité du travail se fait ici. » Au début de sa phrase, ses yeux ce sont illuminés. L'éventualité, réelle, de passer par la réserve suffit à faire battre son cœur un peu plus vite et Alfhild a levé des yeux plein d'espoir vers son cousin tout en lui emboîtant le pas dans un nouveau couloir. Elle l'écoute, attentivement, enchaînant les hochements de tête compréhensif en silence tout en promenant un regard curieux sur chaque objet et chaque recoin des ateliers de restauration. Elle essaye de tout mémoriser, la porte qu'ils ont passé, la couloir emprunté, tout en sachant pertinemment qu'il est probable qu'elle se trompe de porte les trois premiers mois. Pour être optimiste. Une fois son tour terminé, et après avoir résisté tant bien que mal à l'envie de poser mille et une question sur l'endroit et le déroulement des journées ici, Alfhild emboîte le pas à Ozymandias, le suivant à l'étage inférieur. « Ça, c’est les archives. C’est là où finit toute la paperasse. C’est sûrement la salle la moins intéressante, donc on ne va pas s’y attarder pour l’instant, mais tu vas devoir y passer à un moment ou un autre, désolé d’avance. Les archives ? Les yeux de la Mørk s'agrandissent, elle ne cherche même pas à cacher la curiosité bienveillante qui jaillit de toute part à l'idée de se retrouver enfermée dans une salle aussi grande, comblée de traces écrites de centaines et centaines d'archéomages et briseurs de sorts en tout genre. Peut-être bien que la tâche est fastidieuse, mais Alfhild aime partir à la découverte des écrits et récits des autres. Elle aime retracer des tranches de vie et d'enquêtes d'anciennes personnes lancées à la recherche d'origines d'artefacts découverts il y a longtemps. Peut-être que ce n'est pas la partie la plus vivante et excitante des missions, pour Ozymandias en tout cas, mais elle a hâte, Alfhild, de se lancer dans toutes les tâches qu'on voudra bien lui donner. Tout, même souffler la poussière sur de vieux manuscrits et s'épuiser les yeux sur de vieilles écritures à l'encre illisible. En attendant, elle observe d'un coup d'œil brillant à travers la porte entrouverte les innombrables étagères couvertes de parchemins de toute taille et de tout genre. C'est presque avec une petite pointe de déception de ne pouvoir aller l'explorer plus en détails immédiatement qu'Alfhild voit l'archéomage refermer la porte et l'entraîner vers la pièce suivante avec un enthousiasme plus marqué. « La salle de pause. La plus importante, parce que c’est là qu’on fait le café. Tu peux venir quand tu veux. Miro traîne souvent ici aussi. Ah, et la porte arrière donne sur une petite cour intérieure, si jamais tu veux aller fumer, ou juste prendre un peu l’air. Je sais que ça peut être étouffant de passer la journée dans un bureau » Alfhild le suit dans la pièce, observant le plus discrètement possible l'homme présent dans la pièce, une tasse fumante de café à la main. Un regard droit, des yeux perçants, et une stature légèrement...fière ? Elle se sent toute petite Alfhild, en décalage complet, et s'empresse de fuir le regard qui se tourne vers elle. La Mørk note soigneusement l'idée que Miro vient souvent ici, probablement avec l'idée de grignoter des miettes de gâteau oublié, et que donc, elle pourra songer à en oublier involontairement de temps en temps ici pour lui. La Mørk parvient à murmurer un « Bonjour, Alfhild. » poli à son potentiel futur collègue tout en baissant légèrement la tête en signe de salutation. Suivant son cousin avec attention, ses yeux se posent sur la porte menant à la cour extérieure avec curiosité, elle se demande à quoi elle peut bien ressembler et s'il y a de la végétation dedans, ou si c'est plutôt l'austérité simple et efficace qui prime sur le côté agréable et confortable d'un bol d'air frais. Sans doute qu'elle prendra la liberté de venir vérifier par elle-même plus tard dans la journée, si elle peut être aussi libre que cela d'y venir quand elle veut.

Ozymandias s'apprête à repartir quand sa hanche heurte, accidentellement ? L'autre sorcier renversant un peu du café brûlant sur les habits de celui-ci. Alfhild s'arrête, mortifiée par la scène d'une interaction sociale qu'elle ne comprend pas, s'attendant à tout instant à une réaction violente de l'homme au regard noir. Mais Ozymandias ne se retourne même pas. Pas un mot d'excuse ne sort de sa bouche non plus, et Alfhild reste en suspension quelques secondes, ne sachant déchiffrer la scène qu'elle vient de voir. Dans le dos de son cousin, le collègue lève un doigt bien senti ce qui achève de brouiller entièrement les maigres repères sociaux de la jeune femme. Elle finit par hausser les épaules et fuir lâchement derrière son maître de stage en évitant toujours soigneusement de croiser le regard de l'homme dont elle ne connait pas encore le nom. Est-ce une personne avec laquelle elle sera amenée à travailler régulièrement ? Pourquoi Ozymandias semble le considérer avec si peu d'intérêt et de respect ? Elle plisse légèrement les yeux vers le visage de son cousin une fois revenue à sa hauteur, tentant de déchiffrer l'expression de celui-ci. Sans succès. Quand ils s'arrêtent devant une vieille grille en fer, l'attention d'Alfhild est immédiatement tournée vers cette dernière dans un regain de curiosité enthousiaste. Un ascenseur mène forcément dans les entrailles du Musée, et Alfhild est bien placée pour savoir que plus on descend, plus on plonge dans un monde inaccessible et secret des bâtiments. Sa respiration se bloque dans sa poitrine sous l'excitation qui la saisit de part en part. Toujours suivant les mouvements d'Ozymandias comme son ombre, elle entre après lui dans l'habitacle qui s'illumine d'une douce et discrète lumière verte. Lorsque la clé tourne et que l'ascenseur se met en branle, Alfhild ne peut se retenir de croiser ses mains dans un geste nerveux. « On n’est pas censés descendre ici à tort et à travers, étant donné la nature de certains artéfacts qui y sont stockés, mais bon… Si ça te fait plaisir, ça coûte rien de te laisser jeter un œil. Mais évite quand même de trop en parler aux autres » Est-ce que son regard peut s'embraser plus tendrement que ce qu'il vient de faire ? Ses joues, rosies par l'afflux sanguin euphorique manque de la faire sautiller sur place. Elle trépigne Alfhild, dans la petite cabine, sur la pointe des pieds comme si cela changeait réellement quelque chose dans son attente impatiente de la décente, interminable. Elle pourrait presque attraper le bras de son cousin dans un geste incontrôlé d'une reconnaissance éternelle acquise par son aîné en une fraction de seconde. L'association entre l'envie qu'il exprime de lui faire plaisir, à elle, Alfhild Mørk, dès son premier jour de stage, le fait qu'il soit réellement en train de l'emmener voir la réserve, et qu'en plus, ce soit comme une sorte de secret entre eux apporte le soupçon d'un frisson d'interdit qui fait brûler plus intensément sa flamme d'enthousiasme. Ne résistant pas à la tempête émotionnelle qui s'écoule en sa sorcière, Dreymir finit par changer de forme, délaissant la calme renarde pour l'incontrôlable rossignol bleue qui se met immédiatement à voleter dans tous les sens dans un chuintement de plumes. « Hors de question d’aller dans la salle des artéfacts dangereux, par contre, désolé. » Une moue triste se peint sur ses lèvres, mais son sourire ne parvient pas à disparaitre pour autant et l'excitation reprend rapidement le dessus. « C'est déjà beaucoup, la réserve ! Merci ! Promis je ne dirai rien. Surtout pas à l'homme au café de toute à l'heure, j'ai eu l'impression que c'était pas le genre de personne avec qui tu as envie de partager des petits secrets. » Elle rigole doucement avant de s'arrêter net quand l'ascenseur en fait autant. Les grilles s'entreouvent à peine dans un grincement métallique que l'oiseau a déjà filé en flèche à travers la pièce de tous les mystères dans une trille chantante. La Mørk ne tarde pas à suivre sa fylgia en se jetant un peu trop vivement dans l'ouverture et se cognant contre la grille sans y prêter attention, impatiente de juste mettre un orteil dans la réserve du Musée de Göteborg. Elle fait quatre pas, embrase la pièce d'un regard circulaire, avant de se retourner vers Ozymandias le sourire plus radieux qu'un matin de printemps. « J'imagine qu'on ne peut pas rester trop longtemps, mais dis-moi, il y a forcément des pièces ici que tu as découvertes non ? Tu serais d'accord pour m'en montrer une ? » Elle pétille Alfhild, de toute part. Ses yeux couleur d'eau glacée luisent sous les lumières de la pièce avec une intensité émue, ses pieds se dressent et s'abaissent comme un ressort prêt à exploser et son sourire n'en finit plus de s'étendre. Elle est heureuse Alfhild. A cet instant précis, elle comprend qu'elle a bien fait de passer des nuits blanches à lire et réécrire sa lettre de motivation pour postuler à l'offre de stage. Et surtout, que son cousin par alliance n'a rien de l'austérité des Mørk qu'elle redoutait. Et peut-être qu'il faudra qu'elle y repense plus tard, et qu'elle lui demande à l'occasion comment il fait pour supporter cette famille depuis si longtemps. Mais tout cela, les Mørk, les histoires de famille et leurs aigreurs n'ont rien à faire dans le tableau de joie qui tire toutes ses angoisses en arrière. Avant même d'attendre la réponse de l'archéomage, Alfhild se détourne pour s'approcher des étagères et glisser un premier regard plus attentif aux inscriptions, nombreuses, qui figurent un peu partout. Elle garde une distance respectueuse, les mains sagement attachées dans son dos, légèrement penchée en avant, elle lit, observe, détaille, prise dans l'euphorie de ce qu'elle contemple. Tout ces fragments d'histoire sont comme des boîtes de Pandore pour elle. Renfermant en leurs seins tout un monde lointain, chargé de souvenir et d'un passé fascinant. « C'est si intéressant. J'espère avoir l'occasion d'apprendre le plus d'histoires possibles autour de tous ces artefacts. Comment vous gérez les venues ici ? Est-ce que ça se compte en nombre d'heures passées dans les archives à écrire ou déchiffrer des comptes-rendus ? Si c'est ça, je suis prête à prendre toutes tes tâches en la matière pour les six prochains mois. » Elle rigole doucement avant de tourner un visage espiègle vers son cousin. « Et même celles de ton collègue au café, c'est quoi son nom d'ailleurs ? S'il a aussi des trucs à faire dans les archives. » Elle grimace, réalisant que son subterfuge qui n'en n'est pas vraiment un, laisse trop clairement percevoir qu'elle est prête à tout pour avoir le droit de venir ici, déambuler entre les différentes pièces exceptionnelles et non accessibles au grand public.



Ozymandias Mørk
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@Alfhild Mørk

« C'est déjà beaucoup, la réserve ! Merci ! Promis je ne dirai rien. Surtout pas à l'homme au café de toute à l'heure, j'ai eu l'impression que c'était pas le genre de personne avec qui tu as envie de partager des petits secrets. »
Alfhild rit, et Ozymandias retient un sourire narquois. Jasper est bien la dernière personne avec qui il aurait envie de partager quoi que ce soit, surtout ses secrets. N’en déplaise à Magni et Ásvaldr qui se font un plaisir de se moquer de lui dès qu’il se plaint de son collègue ‒ ce qui arrive souvent.
« J'imagine qu'on ne peut pas rester trop longtemps, mais dis-moi, il y a forcément des pièces ici que tu as découvertes non ? Tu serais d'accord pour m'en montrer une ? »
L’archéomage hoche aussitôt la tête, bien trop content d’avoir une occasion de parler de son travail. Surtout avec une personne qui ne risque pas de lui dire qu’il est chiant ou qu’elle ne comprend rien à ce qu’il lui raconte. Il conduit Alfhild jusqu’à une étagère qui occupe tout un pan de mur et où s’alignent des centaines de classeurs. Les registres de la réserve. Une liste exhaustive de chaque objet conservé ici, soigneusement mise à jour à chaque nouvel arrivage.
« C'est si intéressant. J'espère avoir l'occasion d'apprendre le plus d'histoires possibles autour de tous ces artefacts. Comment vous gérez les venues ici ? Est-ce que ça se compte en nombre d'heures passées dans les archives à écrire ou déchiffrer des comptes-rendus ? Si c'est ça, je suis prête à prendre toutes tes tâches en la matière pour les six prochains mois. Et même celles de ton collègue au café, c'est quoi son nom d'ailleurs ? S'il a aussi des trucs à faire dans les archives. »
Cette fois-ci il rit franchement, mais son expression amusée disparaît dès qu’elle mentionne son collègue. Encore. Pourquoi faut-il toujours qu’il s’incruste dans ses conversations même quand il n’est pas là. Ozymandias fronce le nez et secoue la tête.
« Jasper, lâche-t-il finalement, presque à contrecœur. Je te souhaite de ne pas trop avoir à bosser avec lui. » Les lèvres pincées, il doit se retenir de calomnier copieusement son collègue. Au lieu de ça, il préfère se concentrer sur le classeur qu’il a dans les mains et qu’il feuillette avec hargne pour retrouver l’un des artéfacts qu'il a ramenés par le passé.
« Et ce n’est pas aussi restrictif, ne t’inquiète pas, continue-t-il en riant. En soi, on peut venir ici quand on veut, c’est même plutôt fréquent quand on bosse sur un artéfact et qu’on a besoin de lire les compte-rendus d’objets similaires. Mais disons que c’est mieux d’avoir une bonne raison de descendre. Autre que juste visiter, j’entends. »
Il lui adresse un sourire entendu. Ce serait mentir que de dire qu’il n’a pas usé de toutes les excuses imaginables et saisi la moindre occasion pour venir faire un tour dans la réserve, quand il a commencé à travailler ici.
Tout en parlant, il la guide à travers les rangées d’étagères où trônent toutes sortes d’objets aux formes variées, pour la plupart soigneusement emballés dans plusieurs couches de protections ou enfermés dans des conteneurs en verre aux parois épaisses.
« Voilà ma dernière découverte. Elle vient d'une île au large du Svalbard. Iels s’arrêtent devant une vitrine où lévitent des éclats de pierre reliés entre eux par de minces filaments magiques presque invisibles, tel un antique puzzle. Un bas-relief qui a orné la devanture d’un temple à la gloire d’Odin. »


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  @Ozymandias Mørk   Début juillet 2022



« Jasper. Je te souhaite de ne pas trop avoir à bosser avec lui. » La voix contrite de son cousin par alliance lui échappe entièrement, elle ne voit que les étagères, les légères particules de poussières qui lévitent sous les rais de lumières de la pièce, et l'ensemble des artefacts qui ne demandent qu'à être détaillés par ses yeux trop curieux. Une partie active de son cerveau enregistre néanmoins deux informations importantes, tout d'abord le prénom de son nouveau collègue - qu'elle oubliera potentiellement dès qu'elle se retrouvera officiellement face à lui dans un fulgurant accès d'angoisse - et qu'Ozymandias ne souhaite pas qu'elle travaille avec lui pour une raison qui lui échappe pour l'instant. Loin de la décourager, cette dernière inconnue lui donne surtout envie d'en savoir plus. Est-ce qu'il s'agit d'un sorcier aux premiers airs revêches mais qui cache un être aussi sympathique que le Mørk qui feuillette avec rapidité le classeur qu'il tient dans ses mains ? Après tout Alfhild considérait l'archéomage avec une certaine crainte jusqu'à présent. Ses seules interactions avec lui se limitaient à celles des repas et soirées chez Gunnar pendant lesquels l'adulte se contentait souvent d'une attitude froide, de quelques regards effrayés, et d'évitements finement calculés. A tort, elle se le dit tout en le regardant captivé par ses recherches dans les feuilles du classeur. A tort elle avait considéré jusque-là qu'il était comme les autres. Un Mørk bien adapté à sa famille par alliance, qui restait et s'imposait les soirées au manoir familial parce qu'il y trouvait son compte, d'une façon ou d'une autre. Mais de le voir dans son élément, si enthousiaste et sympathique, voire même réceptif à ses demandes les plus incongrues, la jeune cousine réalise qu'elle ne connaissait que le masque d'Ozymandias. « Et ce n’est pas aussi restrictif, ne t’inquiète pas. En soi, on peut venir ici quand on veut, c’est même plutôt fréquent quand on bosse sur un artéfact et qu’on a besoin de lire les compte-rendus d’objets similaires. Mais disons que c’est mieux d’avoir une bonne raison de descendre. Autre que juste visiter, j’entends. » Elle l'écoute rire et se laisse entièrement convaincre par cette nouvelle personnalité qu'elle découvre au fur et à mesure de la visite du Musée à ses côtés. Sans attendre, elle lui emboîte le pas Alfhild, laissant ses yeux brillants glisser sur les différents objets devant lesquels iels passent s'en s'arrêter. Elle l'écoute, rassurée par les mots qu'il prononce et réconfortée de savoir qu'elle pourra très probablement revenir dans la réserve assez régulièrement. Peut-être même qu'elle essaiera de faire en sorte de trouver toute une liste de très bonnes raisons pour descendre ici. Est-ce que chercher Miro et s'assurer qu'il n'est pas venu agrémenter son nid de quelques artefacts brillant en serait une, par exemple ? Il faudra qu'elle tente, une fois, pour voir.

Soudain Ozymandias s'arrête devant une vitrine à l'intérieur de laquelle un bas relief en morceau lévite doucement sous l'effet d'un sortilège délicat. Fascinée, Alfhild se penche un peu plus en avant, tout en faisant attention de rester à une bonne distance de la vitre, redoutant de faire le moindre faux pas et briser l'équilibre fragile des morceaux en suspension. Elle retient même son souffle dans sa poitrine la Mørk, les yeux plein d'une admiration teintée de respect. « Voilà ma dernière découverte. Elle vient d'une île au large du Svalbard. Un bas-relief qui a orné la devanture d’un temple à la gloire d’Odin. » Un frisson parcours inconsciemment son échine hérissant les poils de sa nuque. Comme toujours lorsque le nom de l'archipel surgit inopinément dans une conversation. Chaque fibre de son être et si irrémédiablement attaché à ce nom-là qu'elle ne peut empêcher son cerveau d'enclencher l'ensemble des images et des sensations liées à celui-ci. Le froid de la glace, les murs nus du sous-sol, la plage de galet et l'odeur si singulière du large enneigé. Des îles là-haut il en existe beaucoup. Trop pour que celle aux Ours puisse être une option dans la multitude des cites de fouille potentiels. Un mélange de stress et d'enthousiasme se partage également la vibration de ses nerfs et se retrouve à garder un silence complet tout en détaillant les infimes aspérités et gravures que le bas-relief donne à voir. Il est magnifique. Elle ne peut songer au passé de leur ancêtre sans songer à Eirunn et son fantôme qui hante la plage de galets de son enfance. Est-ce que le temple existait déjà - ou encore - à son époque ? Avait-elle connaissance de ce lieu en hommage au Père des Dieux dans les terres glacées du nord ? La multitude de questions qui s'enroulent dans sa tête achève de la déconnectée de la réalité. Elle perd le compte des secondes qui la séparent du dernier mot prononcé par Ozymandias. Et de sa dernière respiration.

Quand enfin elle reprend conscience de son corps et de la brûlure dans ses poumons, Alfhild se redresse d'un geste sec qui manque de la faire trébucher en arrière contre Dreymir qui soupire à ses chevilles. « C'est exaltant ! Ca doit être incroyable de pouvoir faire des couvertes comme celle-ci. Qui plus est au Svalbard. Parfois je regrette d'y avoir tant de mauvais souvenirs. » Sa voix se fait rêveuse et son regard mouvant se trouble. Comme tout ce qui touche aux Mørk elle erre au quotidien entre nostalgie et amour. Elle est profondément attachée à ces terres froides qui font craquer les cailloux sous ses pieds, tout en étant sans cesse terrifiée d'y mettre les pieds et d'y croiser ceux dont elle ne parvient pas à se défaire. Dualité permanente pour une fille de Hel trop justement ancrée dans son allégeance. « Est-ce que tu as fini de l'étudier ? Tu as trouvé d'autres vestiges du temple ? Il date de quelle période ? » Changeant d'énergie avec la rapidité de l'oiseau, la sorcière retrouve ses yeux brillants et ses questions pressées de curiosité. Plus que jamais elle a hâte, la jeune stagiaire, de commencer à s'activer et de prendre sa première tâche au sein de l'équipe. Dans le silence rond de la réserve, elle prend conscience de cette chance qui lui ait offerte de pouvoir être vraiment là. Et ses angoisses concernant son maître de stage lui semblent bien futiles et lointaines désormais. Elle espère juste que le masque du Mørk ne refera pas surface en même temps qu'eux dans les couloirs du Musée. « Merci beaucoup Ozymandias pour toutes ces explications. J'aimerais te promettre que je serai moins envahissante avec mes questions après. Mais le seul moyen de me faire taire ce sera de me donner du travail, je préfère te prévenir maintenant parce que suis si heureuse d'être là et qu'on ait l'occasion de se connaître un peu mieux. J'avais peur que tu sois un peu trop...Mørk et que ça se passe mal. Mais en fait tu es sympa, et drôle. Merci. » Elle sourit Alfhild, avant de se pencher à nouveau vers la vitrine et terminer dans un souffle vibrant : « Vos sortilèges de protection sont hyper efficaces ici, mon mal de tête s'est estompé. C'est agréable. » Et en effet, malgré sa nuit presque blanche, les voix se sont atténuées depuis qu'iels ont passé la porte de l'ascenseur. Comme si tous les moyens de protection mis en place pour protéger les artefacts les protégeaient également des réminiscences spirituelles.




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« C'est exaltant ! Ça doit être incroyable de pouvoir faire des découvertes comme celle-ci. Qui plus est au Svalbard. Parfois je regrette d'y avoir tant de mauvais souvenirs. »
Un sourire triste se peint au coin de ses lèvres. Il imagine parfaitement le genre de souvenirs auxquels elle fait référence, sans nul doute obscurcis par l’ombre des Mørk. Lui n’a pas ce souci, malgré sa méfiance à l'égard de sa belle-famille. Il n’a pas grandi ici. Et il est conscient qu'il n’a probablement aperçu en quinze ans qu’une infime partie de tous les squelettes qui habitent leurs placards et de tous les souvenirs douloureux qui hantent leurs terres.
« Est-ce que tu as fini de l'étudier ? Tu as trouvé d'autres vestiges du temple ? Il date de quelle période ? »
« Début du huitième siècle. C’est le seul morceau qu’on a réussi à trouver, soupire Ozymandias en secouant la tête. Dire qu’il est déçu serait un euphémisme, même si c’était prévisible. La majorité de l’édifice était en bois, après tout. Mais je n’en ai pas encore fini avec lui, ça va prendre un moment, vu la taille. C'est même probable que tu travailles dessus, toi aussi, dans quelques mois. »
C’est quelque chose qu’il est fier de pouvoir partager avec elle
« Merci beaucoup Ozymandias pour toutes ces explications. J'aimerais te promettre que je serai moins envahissante avec mes questions après. Mais le seul moyen de me faire taire ce sera de me donner du travail, je préfère te prévenir maintenant parce que suis si heureuse d'être là et qu'on ait l'occasion de se connaître un peu mieux. J'avais peur que tu sois un peu trop… Mørk et que ça se passe mal. Mais en fait tu es sympa, et drôle. Merci. »
L’archéomage accueille ses mots avec un large sourire. Il ne sait pas ce qui lui fait le plus plaisir entre le fait de la savoir aussi contente d'être ici, et le fait qu’elle le trouve totalement détonnant parmi les autres Mørk. Il n’a jamais eu grand chose en commun avec sa belle-famille et n’a jamais réellement souhaité que ce soit le cas, quand bien même ça ne lui rend pas les réunions familiales agréables.
« Vos sortilèges de protection sont hyper efficaces ici, mon mal de tête s'est estompé. C'est agréable. »
Il lui faut quelques secondes avant de comprendre à quoi Alfhild fait référence. Est-ce que c’est possible ? Il n’y avait encore jamais réfléchi. Mais si c’est le cas, il essayera de l’envoyer régulièrement récupérer des artéfacts ou des dossiers ici. Histoire de lui laisser l’occasion de se vider la tête ‒ plus ou moins littéralement, même pour quelques minutes.
« Je te rassure, t’es pas envahissante. Crois-moi, c'est un plaisir d'avoir des stagiaires passionnés. »
Il le pense sincèrement. Ils en reçoivent rarement, parce que les sphères de l’archéomagie et de la conservation sont difficiles d'accès et probablement peu engageantes, comparées à d'autres. En tout cas ce n'est sûrement pas pour la paie qu'on se lance dedans. Mais ce n’est pas plus mal, mieux vaut quelques rares stagiaires animés d’un réel intérêt pour le métier, que de voir défiler des gens qui ne sont là que par obligation.
« C'est vrai qu'on a eu peu d'occasions de se voir en dehors des réunions familiales, jusqu'à maintenant. Et je reconnais que l’image que je renvoie là-bas est… assez éloignée de ma personnalité, ajoute Ozymandias avec un sourire gêné. Mais je crois que j'ai assez peu de choses en commun avec la plupart des Mørk, si ça peut te rassurer. »
Exception faite de Heid. Et c'est d’ailleurs pour ça qu’il a accepté de l'épouser et que leur relation fonctionne aussi bien. Il apprécie également beaucoup Toni, même s’il n’a que peu d’occasions de vraiment discuter avec elle. Et puis il y avait Fenrir… avant que les choses ne dérapent. Mais les autres… il n’a jamais vraiment eu envie de les cotoyer plus que nécessaire. Et il regrette, à présent, de ne pas avoir pris le temps de s’intéresser à Alfhild plus tôt.
« Tu veux qu’on reste ici un moment ? J’imagine que les potions antalgiques ne doivent pas être très efficaces pour ça. » Il désigne ça d’un geste vague de la main, sans vraiment savoir comment le désigner. Don, malédiction, particularité ? Il n’a pas envie de gaffer. Il réalise qu’il ne connaît pas du tout le ressenti d’Alfhild là-dessus. Il ne peut qu’imaginer à quel point ça doit être épuisant au quotidien.


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