18 Janvier 1978 Naissance de Wolfram, fils de Georg et Agnetha Nystrøm, à Ålesund, ville portuaire de Norvège.

1978 – 1984 Une enfance plutôt classique, Wolfram est un gamin silencieux, discret, qui a du mal à se lier aux autres. Il est plus attiré par la compagnie des animaux à quatre pattes que par ses congénères.

1984 Premier signe de magie, suivi de nombreux autres. Des verres qui éclatent, des choses qui disparaissent, des jouets qui volent. Personne n'y comprend rien. Ses parents ignorent le problème, parce que le cerveau humain a toujours été très doué pour rationaliser les choses qui lui semblent pourtant impossibles. Ce que Wolfram faisait n'aurait pas dû se produire, alors il était plus simple pour tout le monde de faire comme si ça n’arrivait tout simplement pas.

1984 – 1989 Entrée à l’école primaire. Wolfram apprend très rapidement à lire, et il se met alors à dévorer le moindre ouvrage qui tombe entre ses petites mains d’enfant. Tout l’intéresse, mais il se découvre déjà une passion pour l’espace et l’astronomie. Son deuxième sujet de prédilection se trouve être les chiens, dont il ne peut se passer de la compagnie. Il pose de plus en plus de questions, et de plus en plus souvent, ses parents n’ont pas de réponse à ses questionnements. Et ça le frustre, mais bon, il n’y peut rien. Alors il passe son temps à la bibliothèque de la ville, passant des journées entières là-bas, affalé dans les fauteuils mis à disposition.

1989 – 1996 Fin de l’école primaire. Collège. Lycée (équivalent norvégien). Période particulièrement difficile pour Wolfram, et il est bien heureux de la laisser loin derrière lui. Il n’a qu’une hâte, aller à l’université, s’en aller à Oslo. Voir de nouvelles personnes, découvrir un autre environnement. Des évènements étranges ont continué de se produire dans son sillage, surtout lorsqu’il ressentait des émotions fortes. La colère était une des émotions principales qui risquait de voir des choses étranges arriver. Et si ses parents pouvaient faire comme si de rien n’était, lui ne pouvait pas. Il détestait ne pas comprendre, et pour le coup, il n’y comprenait rien. Ça n’avait aucune logique. Les vitres n’étaient pas censées trembler lorsqu’il s’énervait, une fleur fanée ne devait pas revenir à la vie juste parce qu’il l’avait souhaité. Et pourtant. Et pourtant.

1996 – 2006 Wolfram s’épanouit enfin dans ses études, l’astrophysique. Les étoiles l’attirent plus que jamais, et il se fait enfin des amis qui le comprennent, qui sont aussi passionnés que lui, qui ne le trouvent pas si étrange que ça, ou qui justement apprécie cette différence. Wolfram, qui ne s’était jamais posé de questions sur son orientation sexuelle, se rend compte qu’il est plus facilement attiré par d’autres garçons, même s’il lui est arrivé de rougir devant des filles. Il expérimente, mais il se rend bien vite compte que là où les relations et les sentiments semblent vitaux à certain.e.s de ses ami.e.s, lui pourrait bien s’en passer. Et puis, lorsqu’il commence sa thèse, il doit se rendre à l’évidence : il n’a plus le temps de se consacrer à quoi que ce soit d’autre.

2006 – 2010 Wolfram termine sa thèse, et devient officiellement enseignant-chercheur à l’université d’Oslo. Il ne compte pas ses heures, passionné comme il est. Il acquiert rapidement la réputation d’être un des professeurs qu’il ne faut pas trop titiller. Juste, il aime beaucoup discuter avec ses étudiants, mais déteste par-dessus tout être pris pour un idiot. Intransigeant avec ceux qui l’obligent à l’être, il peut se montrer très conciliant envers ceux qui font réellement des efforts.

2010 – 2012 Arrivée dans l’équipe d’un certain Leif Karlsen, spécialiste de l'histoire des cultures nordiques depuis l'ère viking. A priori, rien ne les destinait à vraiment se croiser autre part que lors de corrections silencieuses dans la salle des professeurs. Mais ils n'arrêtaient pas de se croiser. Par hasard, pensait Wolfram, sans savoir que Leif faisait évidemment exprès de toujours se trouver sur son chemin. Alors ils discutaient. De tout, et de rien. Wolfram restait froid, distant, évasif, du moins au début. Ça n'a pas découragé Leif. Heureusement pour lui.

Ils se sont longtemps tournés autour. Leif réussissait à percer sous la carapace de Wolfram, à lui tirer des sourires de plus en plus sincères. Ils se voyaient en dehors de l'université, toutes les excuses étaient bonnes à prendre pour passer du temps ensemble.

Quand Leif lui a demandé s'il voulait bien qu'ils tentent quelque chose, tous les deux, Wolfram n'aurait pas été plus surpris si Leif l'avait frappé. Il adorait la présence de son collègue-devenu-ami, mais l'idée que celui-ci le draguait ne lui est jamais venu à l'esprit. Leif a éclaté de rire lorsque Wolfram le lui a dit, et c'est à ce moment-là qu'il s'est rendu compte que oui, il voulait entendre ce rire jusqu'à la fin de ses jours. Sans savoir que celle de Leif arriverait bien plus vite que la sienne.

2012 – 2015 Aujourd'hui, Wolfram repense à ces années avec nostalgie et affection. Les problèmes qu'ils avaient à l'époque lui semblent aujourd'hui si insignifiants.

à partir d'ici: tw maladie, mort, deuil, dépression

2015 Découverte de la maladie de Leif. Diagnostic : peu de chances de survie. Quelques années à vivre. Un monde qui s'écroule.

2018 L'état de Leif se dégrade. Ils savent tous les deux qu'il ne leur reste plus beaucoup de temps. Leif propose à Wolfram d'adopter un chiot ensemble. Arcturus arrive chez eux, ramenant avec lui un peu de joie et de bonne humeur.

2019 – 2020 Décès de Leif. Wolfram est anéanti, et doit rapidement se mettre en arrêt. Il a beau essayer de retourner à l'université, ses brefs retours sont entrecoupés d'arrêts de plus en plus longs. La seule chose qui le fait sortir de son lit, c'est la présence d'Arcturus. Et Wolfram se rend compte que Leif a probablement pensé à ça, lorsqu'il lui a proposé d'adopter un chien, alors qu'il ne lui restait plus que quelques mois à vivre. Cette réalisation ne fait que lui serrer un peu plus le coeur.

fin du tw

Février 2020 En allant chercher son courrier un matin, Wolfram trouve un prospectus plus particulier que les autres. Un prospectus qui parle de sa "vraie nature", d'informations importante à lui communiquer.  Il se dit d'abord que c'est une blague très bien élaborée, ou bien une arnaque, de plus en plus courante, même si elles se font habituellement sur internet. Mais ce qui l'intrigue le plus, c'est la convocation qui va avec le prospectus. Convocation à son nom, à un institut "Durmstrang".  Il a des questions, mais pas l'énergie de chercher des réponses. Il dépose le prospectus sur son bureau et l'oublie.  

Été 2021 La curiosité reprend le dessus. Wolfram a envoyé sa démission il y a quelques mois. Impossible de remettre un pied à l'université sans que les souvenirs l'assaillent. Lors d'un grand ménage, il retombe sur le prospectus et sa convocation. Il le fixe longuement. Il a toujours autant de questions, et la douleur autour de son cœur semble s'être atténuée, depuis un an. Ou du moins, il a appris à vivre avec. Il prend un stylo, un papier, et leur renvoie une lettre.

Septembre 2021 Tout s'est enchaîné très vite. Trop vite, peut-être. En tout cas, le voilà désormais étudiant à nouveau, à l'institut Durmstrang.