1998, Jasper a 7 ans. Le bruit d'un parchemin froissé fit relever les yeux à l'enfant qui observe sa mère avec curiosité. La belle femme à les traits tendus, les lèvres pincées et une lettre en bien mauvais état entre les doigts. «  Maman ? » Il interroge avec hésitation. Il n'est jamais sûr de quand il peut déranger sa mère lorsqu'elle est ainsi perdue dans ses pensées. Ça passe ou ça casse. Les yeux clairs se posent sur lui, un instant glacés avant de s'adoucir grandement. « Vient ici, mon fils. » Lentement il se relève et se porte au côté de Liv Strandgaard à petit pas prudent, abandonnant ses jouets derrière lui. Il ne se fait pas d'illusion, la voix est douce, mais un ordre est un ordre. Un bras passe avec adresse autour de lui avant de le soulever et de l'installer sur une paire de genoux confortables. L'étreinte se fait serrée, presque étouffante, mais elle n'est pas douloureuse alors Jasper est plutôt heureux, en soit. Il se blotti même contre elle, assez satisfait. « Notre...Famille à une héritière, semble-t-il. » Murmure-t-elle dans ses cheveux fous, le regard ailleurs, le ton haineux. Un peu perdu, l'enfant hoche la tête. « Ta cousine, Seo-Jin. Elle a le don, Ràn l'a bénie, c'est une demi sirène. » Une main vient à son menton et le relève pour le forcer à plonger son regard dans le sien, « Mais ça n'est pas grave, mon bébé. Rien n'est perdu, bien au contraire. Tu as encore le temps. » Il ne comprend pas vraiment mais acquiesce fiévreusement. C'est ce qu'il faut faire quand elle parle comme ça. Le regard se durcit à nouveau dans le sien et elle pince les lèvres avant que tout son visage ne se transforme pour faire place à l'indifférence. « Ton père...Ne va pas aimer la nouvelle. Reste hors de son chemin ces prochains jours. Et occupe toi de tes frères et sœurs. » A nouveau, il acquiesce, silencieux. Il n'attend pas le retour du chef de famille pour se faufiler hors de la pièce et en un battement c'est comme s'il n'existait plus. La discrétion, il a appris à l'utiliser à la dure.

12/06/99, bientôt 8 ans « Jessen ça suffit ! » La voix de Liv claque alors qu'elle se précipite sur la plage, sa baguette à la main, ivre de rage. « Tais-toi donc et laisse moi faire. Sa magie s'est réveillée depuis deux semaines, il est temps que le reste arrive aussi ! » Tonne l'homme, grand et impressionnant, trop pour le petit garçon qui s'épuise à garder la tête hors de l'eau à quelques mètres de là depuis un trop long moment maintenant. Un sort fuse, l'experliarmus frappe le sable, envoyant les grains voler tout autour de Jessen qui s'est écarté de justesse, connaissant trop bien sa femme pour ne pas avoir anticipé sa réaction. « L'eau est glacé tu vas le tuer espèce de salopard ! » L'homme la regarde seulement, baguette à demi-levée vers elle, une moue dédaigneuse aux lèvres. « Et donc ? Est-il vraiment utile s'il ne peut pas nous apporter ce qu'on cherche depuis si longtemps ? » Liv feule littéralement le sort qui suit et son mari ne peut pas esquiver, se retrouvant projeté à quelques mètres de là. Immédiatement, elle se rapproche du bord de l'eau, tendant les bras vers son aîné, « Vient mon bébé, viens voir maman, on va te réchauffer. Ne t'en fais pas pour ton père, c'est un idiot. » La voix est cajoleuse et l'enfant, après un dernier regard à son père qui se relève en grommelant, s'éloignant vers leur maison en frappant des pieds, fini par rejoindre la plage, épuisé. Tremblant convulsivement, bleu de froid. Littéralement, bleu de froid. Liv marque un moment d'arrêt, surprise et choquée avant qu'elle ne vienne enrouler l'enfant dans son étreinte, le berçant doucement pour calmer les larmes et les tremblements. « Oh que oui, c'est un idiot. Mais il va bien vite comprendre son erreur, ne t'en fais pas mon bébé. Ne t'en fais pas, il va voir à quel point tu vaux mieux qu'eux. » Peu à peu, la peau reprend sa couleur rosée et Liv sourit, satisfaite.

8/05/2002, bientôt onze ans « Arrête de faire ça ! » Son père frappe violemment la table en bois épais, faisant sursauter les enfants sagement installés pour le repas. Tous rentrent la tête dans leurs épaules, Jasper relève la sienne, les sourcils froncés, la bouderie aux lèvres. Enfant au caractère devenue de plus en plus difficile dans un environnement tout aussi compliqué. « Je croyais que ça vous ferez plaisir, père. C'est pas ce que vous voulez ? » Crâne-t-il, le nez en l'air, exposant les écailles qu'il a réussi à faire apparaître à force de concentration et d’entraînement. Il les a fait d'une jolie teinte rose pâle, un peu nacrée, suffisamment pour être visible à la lumière vacillante de la pièce. L'insolence tend le père qui à une sorte de mouvement convulsif du bras, comme tenté d'attraper le garçon pour le secouer violemment. « Certainement pas. Tu ne fais qu'apporter la honte sur nous en exposant des fausses écailles. Ràn va... » L'enfant rit, un rire désagréable, si peu à sa place dans une bouche aussi jeune.  « Ràn ne nous regarde même plus ! Elle peut pas se mettre en colère pour quelque chose qu'elle verra pas ! » Il lui crie dessus et c'est certainement la défiance de trop puisque le père se lève brutalement, envoyant voler la chaise derrière lui. D'un geste brusque il attrape le bras de son fils, le tirant hors de sa propre chaise d'une bourrade douloureuse. La seconde d'après, il a envoyé l'enfant un peu plus loin, le faisant trébucher et tomber au sol sur un cri de surprise douloureuse. Il avance vers lui avec fureur, et c'est le bruit d'une autre chaise raclée violemment au sol qui l'arrête. « Jessen, ça suffit. » Il s'arrête, père et fils se mesurant chacun l'un l'autre. La crainte dans les yeux du plus jeune semble finalement satisfaire le père puisqu'il pointe la porte de la pièce, et claque, sèchement. « Dans ta chambre. Ta punition sera décidée plus tard. »

Quelques heures plus tard, la porte s'ouvre en douceur et Liv entre dans la chambre de son fils aîné, un plateau contentant une assiette de soupe et un peu de pain manié précisément par sa baguette. D'un geste souple, elle l'envoie se poser sur la table de nuit et contemple la pièce d'un air songeur. Il ne lui faut pas longtemps pour repérer les petits sanglots qui s'échappent du placard de l'enfant et elle pousse un léger soupire avant de s'approcher. « Sors Jasper. La soupe va être froide. » « M'en fout. » Vient seulement la réponse enfantine. Sa mère lève les yeux au ciel et agite à nouveau sa baguette, ouvrant la porte du placard d'un geste sec. L'enfant recroquevillé lui envoie immédiatement un regard mi-furieux, mi outré d'être ainsi délogé. « Viens manger. Tu n'auras que ça jusqu'à demain. » Une brève pause, puis, « Ça aurait pu être pire, et tu le sais. » Lentement, il hoche la tête et fini par sortir de son refuge, venant s'installer sur son lit sans pour autant daigner jeter un coup d’œil vers le plateau.  « Écoute, Jasper, mon bébé... Il faut que tu arrêtes de faire ça. Arrête de te faire pousser des écailles. Il n'aime pas ça. » Un marmonnement qui ressemble vaguement à T'façon il aime rien. fait presque sourire sa mère avant qu'elle ne se reprenne et ne vienne s'agenouiller devant l'enfant pour attraper son regard. Les mains sur ses genoux le serrent juste un peu trop fort. « Il va comprendre, fils. Il va comprendre que tu vaux mieux que ça. Que tu vaux mieux que eux tous. Tu n'as pas besoin de prétendre être un triton, Jasper. Tu es tellement mieux que ça, tu es un métamorphomage, est-ce que tu sais ce que ça signifie ? » Lentement, il secoue la tête en signe de dénégation, « Ça signifie que tu vas faire tout ce que eux n'ont pas réussi à faire jusque la. Tu vas nous faire sortir de cet endroit, tu vas nous rendre ce qui nous appartient. Ce don est une bénédiction, le signe que tous les dieux n'ont pas détourné le regard sur nos malheurs. Il en reste qui nous veille de loin, c'en est la preuve. Ça signifie que tu vas nous rendre fier, mon fils. C'est un don rare et recherché. La preuve que tu es spécial. Grâce à ça tu nous rendras notre réputation et les autres familles viendront à nouveau se lier à nous. Et eux... Eux regretteront et resteront dans la boue dans laquelle ils sont tombés. Tu verras. Il comprendra. » Il acquiesce, un peu plus enthousiaste, les larmes séchant sur ses joues. Liv sourit d'un air satisfait et se retourne pour quitter la pièce, s'arrêtant dans l’entrebâillement de la porte. « Et arrête de le défier, je n'interviendrais plus. Tu es grand maintenant. Apprend donc à baisser les yeux. » Il ne le fit pas.

11/12/2011 - 20 ans Göteborg, durant le week-end.

Une main passe à travers ses cheveux et il sourit, ses propres mains cherchant à retirer le plus de boutons possible en un temps record. Il se crispe pourtant quand la poigne se resserre brusquement, maltraitant les mèches sombres qu'il aime faire pousser de manière à les avoir mi-long. Parfois, comme dans des moments comme ça, il regrette un peu. « Arrête ça, tu sais que je déteste. » Marmonne-t-il, ses doigts s'étant arrêtés sur la chemise de son compagnon. « Allez, si c'était vrai tu les mettrais court. C'est pas comme si c'était compliqué pour toi, hein ? » Ricane l'autre abruti en serrant un peu plus sa poigne, attirant un sifflement mêlant douleur et colère à Jasper. Grinçant des dents, il se concentre brièvement et, la seconde d'après, la main trop brutale se retrouve avec absolument plus rien à serrer. D'ailleurs il n'y a plus rien du tout de manière général sur son propre crane, sourcils et barbe de trois jours inclus. Oups, un peu trop de motivation la-dedans. « Bordel Jasp', je t'ai dis de pas faire ça pendant qu'on baise putain, c'est perturbant ! » reniflant dédaigneusement, ''Jasp'' se redresse, se détachant de l'autre homme. « Comme ça on est deux a dire des trucs que l'autre écoute pas, mh ? » Il se détourne sèchement, n'écoutant que d'une oreille son ex-futur-plan-cul se plaindre et déblatérer il ne sait pas trop quoi. Il lui a coupé l'envie, le con. Et dire qu'il a accepté moins d'heures de boulot ce week-end juste pour venir le voir, sérieusement quoi. « Eh mais... Eh mais attends, qu'est ce que tu fous là ? » Roulant des yeux, il réplique tout en enfilant son pantalon, « Un Rami, ça se voit, non ? Bouffon. » L'insulte était gratuite mais elle lui met du baume au cœur, à lui et sa frustration.  «  Quoi ? Non ! Eh, bébé, arrête quoi, tu peux pas me laisser comme ça ?! » Il grimace clairement au surnom – ewww on dirait sa mère, quelle horreur – et lui jette un regard plat. Il a pas l'air heureux. Et lui est visiblement toujours... Motivé.   « Temps pour toi de refaire connaissance avec ta main droite, mh ? » Et il reboutonne son bas avec une évidente volonté de débarrasser le plancher le plus vite possible. Avec un peu de chance, il peut chopper l'un de ses boss pour récupérer quelques heures en plus. Une poigne s'abat soudain sur son bras et il se raidit immédiatement, croisant le regard furieux de l'homme, « Tu peux pas faire ça, j'te dis ! Putain, tu m'as allumé, va jusqu'au bout. » Il grogne, agacé, et lève seulement le majeur dans un évident signe de négation, dégageant son bras de sa prise d'un geste brusque. L'autre voit rouge et avance sur lui et Jasper ne prend même pas le temps de réfléchir ou de ne serait-ce que lui laisser l'occasion de lui faire du mal, il lui laisse à peine celle de lever la main que, froidement, il attrape le coupe papier qu'il a déjà repéré depuis un moment sur le bureau juste à côté de lui – joli objet, d'ailleurs – puis le mouvement est rapide et fend l'air. Le bruit de l'acier se plantant dans le bois, un cri de douleur surprise explose dans la pièce et il relâche sa prise sur l'objet  tranchant planté dans la main agressive, une mine dégoûtée lui venant à la vue du sang qui jaillit de la plaie, le poussant à se reculer pour éviter de salir ses fringues. Ew. Ecoeurant. «  Putain mais vous avez vraiment un problème dans cette famille, bande de dégénéré ! » Un rictus, une vague glacée dans ses veines et, d'un geste sec, il retire le coupe papier du membre, arrachant au blessé un nouveau cri de douleur. « Dit celui qui a essayé de m'en coller une parce que je lui ai dis de remballer sa queue. Connard. » Crache-t-il avant de tout simplement tourner les talons, glissant l'air de rien le précieux petit objet dans la poche intérieure de sa veste, « Eh...Eh ! Mais tu peux pas me laisser comme ça ! J'dois aller à l'hôpital ! » Il lève les yeux au ciel sans interrompre sa marche. Et il le trouvait sexy ? Yew. « T'as des jambes et un permis de transplaner. Démerde toi mon gars. » La porte claque et il est parti sans un regard en arrière.
S'il arrive pas à récupérer quelques heures de boulot au moins la vente du coupe papier pourra limiter les frais. Il tombe vraiment que sur des cons, franchement.

6/09/2013 - 22 ans

Il n'est plus l'enfant d'il y a dix ans maintenant. Il n'est plus le gosse idiot qui se berce d'illusions, persuadé de pouvoir arracher sa famille des bras de la misère et du dédain, persuadé de pouvoir jeter l'ombre sur la branche principale en s'élevant au dessus des autres. Il n'est plus ce môme influençable, persuadé que sa mère a toujours raison, qu'elle sera toujours la pour le guider et l'aimer quoiqu'il arrive. Il est descendu du faux piédestal sur lequel elle le mettait, déterminé à grimper par lui-même et surtout pour lui-même. Le reste du monde peut bien brûler en enfer, il est le seul qui compte, désormais. La goutte de trop, celle qui lui a permis d'ouvrir définitivement les yeux s'est déroulé il y a quelques années alors qu'il venait de terminer l'année obligatoire en Institut Martial. Il avait demandé officiellement un entretien auprès du dirigeant des Strandgaard. Il avait tout fait dans les règles, vraiment. Il avait amené son dossier scolaire, les recommandations de ses professeurs, ses notes, tout. Il avait travaillé pour ça, pour les impressionner, pour le mériter. Mais il n'avait pas eut le temps d'argumenter quoique ce soit. A peine a-t-il eut le temps d'exposer sa demande – l'autorisation de voir ses études supérieures être financées par la Famille – qu'il avait juste eu droit à un regard condescendant et un Non, ferme et définitif. Aucun argumentaire possible. Juste un non. Parce qu'il n'est pas un Demi-triton. Glacé, il s'était laissé reconduire hors de la demeure sans pouvoir ne serait-ce que prononcer un mot. Et évidemment, son père avait refusé de ne serait-ce qu'intercéder en sa faveur.
Tout comme il a refusé de l'aider pour payer les fameuses études, d'ailleurs. Débrouille toi, montre un peu de quoi tu es capable Qu'il a dit. Bien. Il ne sera pas déçu. Mais il ne faudra pas venir pleurer le jour où il le laissera sur place et qu'il récoltera seul le fruit de son acharnement.

Il sort du cours d'Illusion qu'il suit en auditeur libre, le nez dans ses notes, essayant de se rappeler de tout ce qui s'est dit durant l'heure passée, marmonnant pour lui-même quelques passages. Brusquement, ses papiers disparaissent d'entre ses doigts et il ne doit qu'à ses réflexes de ne pas se retrouver les fesses par terre, ce qui n'est clairement pas le cas de celle qu'il vient de heurter. « Ha merde, désolé, je ne regardais pas où j'allais. » Il lâche, ramassant en priorité ses parchemins avant de lui jeter un coup d’œil et de remarquer qu'elle était toujours au sol. Il hausse un sourcil et lui sourit, lui tendant finalement la main pour l'aider à se relever. Ses cheveux prennent une teinte plus claire, signe de son amusement alors que l'autre à plutôt l'air... énervée, oups, « Jasper Strandgaard, enchanté. Et désolé. » Un peu cliché, comme rencontre, mais pourquoi pas. Son sourire s'agrandit quand elle se présente à son tour. «  Un plaisir de te rencontrer, Ina. Tu permets que je t'appelle Ina, n'est-ce pas ? » Il fait, charmant, sourire rieur aux lèvres. «  Tu es joueuse de Quidditch,  non ? Je crois que je t'ai déjà vu lors des matchs. Grande classe, vraiment. » Oh oui, il ne faudra pas qu'ils viennent pleurer quand il les laissera derrière lui.

12/10/2016 – 25 ans

Trois ans déjà qu'ils sont devenus amis, par hasard, au détour d'un couloir. Ils s'entendent bien, vraiment. Jasper se sent plus ou moins libre de lui parler, elle connaît certainement plus de ses pensées que beaucoup de monde. Dans les faits, il se montre plus sincère avec elle qu'il ne le fait avec les autres, trop habitué à manipuler ses paroles pour les enrouler autour de son petit doigt. Il ne le fait plus avec elle, ou presque plus. Et il est presque sûr qu'elle repère très bien les moments où il essaie encore. Il aime à croire que c'est réciproque. Il aime à croire qu'elle aussi trouve qu'ils sont plutôt bien, ensemble. Les deux métamorphomage aux caractères... Eh bien, flamboyant. Très, flamboyant. Ils sont loin d'être toujours d'accord et ont tendance à le faire savoir au monde entier, la nature de leur don empêchant de toute façon le dit monde entier d'ignorer leurs état d'âme.

Elle sort de cours et l'aperçoit, aussitôt il se détache du mur sur lequel il était appuyé en l'attendant, souriant. « Dis voir, Ina... Tu m'accompagnerais ce Week-end à Göteborg ? Je t'invite au restaurant. Et normalement il devrait faire beau, on pourra marcher un peu ? T'en dis quoi? » Et si ses mèches de cheveux – mi long à ce moment, comme il les préfère – ont pris pour certaine une délicate teinte blonde au reflet presque rosé, elle est la seule à savoir pourquoi.

01/05/2020 – 28 ans, va sur 29 ans « Jasper ! Mec, bouge-toi, tu dois rentrer chez toi ! » Jasper sursaute et, dans un mouvement qui commence à devenir habituel, il dissimule soigneusement l'artefact qu'il vient de dénicher lors des fouilles qu'ils sont en train d'entreprendre et qui l'intéresse grandement. Agacé, il se redresse et toise l'homme qui vient de l'interrompre, « De quoi tu parles bon sang ? Je ne dois rentrer qu'à la fin du mois. » Il avait finalement achevé ses études il y avait à peu près deux ans maintenant, un an plus tard que la plupart des gens à sa grande frustration. Mais il n'avait pas lâché l'affaire, s'acharnant et insistant jusqu'à obtenir son diplôme, le précieux sésame pour lequel il avait travaillé si fort, sacrifié tant, il l'avait obtenu, lui permettant de travailler dans ce domaine qui l'avait toujours fasciné depuis tout gamin.  « Mec, c'est sérieux. Il y a eu un attentat. Une sorte de terroriste, j'ai pas tout compris, ça s'est passé au Festival de la Walpurgis, le Chef de projet à reçu un Hibou d'Urgence, apparemment t'as de la famille qui a été touché ou je ne sais pas trop quoi. Toi et plusieurs gars vous devez rentrer! Grouille toi, y a eu des morts ! » A cet instant Jasper à blanchit – littéralement – ses cheveux presque ras d'une couleur corbeau déprimante. … Quoi?  « Un mec qui revendique je sais plus trop quoi, la pureté du sang ou je ne sais pas quelle connerie. Au nom de je ne sais pas quelle prophétie. » Apparemment il est possible pour lui de blanchir encore plus et il lâche tout ce qu'il tenait, se précipitant vers la tente principale pour réclamer un portoloin de rapatriement d'urgence. Les pensées se bousculent à cet instant dans son crâne, il pense – malgré lui – à certains membre de sa famille, l'inquiétude lui vrillant l'estomac et le mettant en même temps dans une colère folle. De l'autre il pense à ses quelques amis, à Ina, bon sang Ina, est-ce qu'elle y était ? Il n'arrivait plus à se souvenir si elle lui en avait parlé, si elle devait s'y rendre, il ne savait plus. Il explose de colère face à son responsable de projet quand il ose lui demander d'attendre un moment, ses cheveux gonflant brutalement au-dessus de sa tête et se teintant d'un rouge sanguin inquiétant.
Et enfin, il se demande ce que, bordel, il se passe exactement ? Il n'y avait rien de prévu avec les Enfants, rien d'une telle envergure ? Que s'était-il passé ? Est-ce qu'ils ont enfin décidé de passer aux choses sérieuses ? Pourquoi n'a-t-il pas été prévenu ?!

Courant Décembre 2021– 30 ans

Il l'observe, perplexe. L'autre lisse ses plumes, l'air royal et indifférent. Il n'est pas le premier à voir apparaître ces... Créatures depuis le Rituel effectué il y a quelques semaines, alors il sait plus ou moins à quoi s'en tenir. Plus ou moins, parce que le reste de ses... Camarades est tout aussi perplexe que lui, dans les faits. Les pattes graciles se posent soigneusement sur le sol dans une démarche étudiée et il est presque sûr qu'il a l'air réellement moqueur quand il pose ses yeux noirs sur lui. « … J'espère que ça n'est pas ta forme définitive. » Il marmonne – apparemment ils peuvent prendre différentes forme et il a même l'impression que ses camarades de Rituel en on beaucoup plus que les autres - et un rire clair s'élève, moqueur. « Et que feras-tu, si c'est le cas ? » Il plisse les yeux et se lève de la chaise sur laquelle il s'est laissé tombé lorsqu'il l'a vu, tranquillement installée dans la pièce. Il s'approche de l'oiseau qui se tient bien droit et le contemple sans peur. « Ecoute moi bien... Truc. Tu n'es la que parce que nous avons fait ce rituel, sans nous tu n'existerais pas, alors tu ferais bien de ne pas trop la ramener. Et pitié j'espère que tu ne vas pas rester un stupide oiseau tout le temps, quelle honte ! » Le regard de l'oiseau est condescendant à souhait, à l'évidence il ne l'impressionne absolument pas. « Oh, non mon cher. C'est toi qui n'est rien sans moi. Mais ne t'en fais, je sais parfaitement que je suis désormais irremplaçable. » Et l'audacieux se fend d'une magnifique roue juste sous ses yeux, le bleu et le blanc se mélangeant superbement. « Et ce sera Vidar, pour toi. »