Patronus Un COBRA ÉGYPTIEN arrivé sans surprise au bout de sa baguette un jour qu'il tournoyait festivement entre les flammes d'un feu de joie aux effluves sucrées, un air illicite à respirer pour rigoler, une drogue pour évoquer le bonheur factice, le seul qu'il connait. Il avait jusque-là peiné à produire plus qu'un filament bleuté laissant deviner le lien ténu entre Nayir et sa famille, Nayir et le symbole, Nayir et le serpent.

Baguette Suivant la tradition familiale, c'est sous la chaleur du Maroc que sa baguette l'a choisi. LONGUE ET FINE, elle présente les dessins inextricables du BOIS DE THUYA et renferme un CŒUR DE VENIN CRISTALLISÉ DE BASILISK. Au fil des ans, Nayir l'a décorée, d'abord d'une POIGNÉE EN CUIVRE dont les reflets roux jouent sous la lumière de l'astre diurne. Plus récemment, il a fait creuser TROIS SILLONS NOIRS à la base de la baguette, tels des bagues s'éloignant de la poignée.

Amortentia Le HENNÉ en fond de toile, condition nécessaire au déroulement d'un parfum aimable, la maison ; la PEINTURE FRAICHE et l'ENCRE DE CHINE trahissent son attrait pour les heures passées sur une surface blanche jusqu'à lui faire prendre vie ; les BRAISES MOURANTES lui rappellent les feux en fin de vie des plages d'été, et le confort de la salle commune des Trøbbel : une odeur d'un profond noir aux reflets tantôt bleutés, tantôt mordorés, dont il aime se repaître comme d'autres le feraient d'un poison bien plus dangereux.

Miroir du Riséd Il n'y a jamais été confronté, n'y a jamais réfléchi, l'idée même d'un reflet idéal lui paraîtrait ridicule si on lui en parlait. Il y verrait probablement une IMAGE FLOUE, VAGUE, CHANGEANTE tant son cœur n'a pas d'ancrage ; une silhouette qu'il finirait par interpréter comme le fauteuil le plus confortable jamais inventé, en riant d'un air désabusé.

Épouvantard Une plaque de marbre, des lettres dorées ; puis un coup de vent, coup du destin, LES NOMS DE SES AINÉ.E.S QUI DISPARAISSENT et la condamnation qui en découle ; la promesse de responsabilités qu'il a passé sa vie à fuir.

Fylgia Un grand spécimen de Vipera Berus, 90 centimètres de VIPÈRE PÉLIADE qui s'enroulent autour du cou de Nayir ; un petit CHAT SPHINX à la peau grise et aux yeux gris. Du nom de NUR, elle lui est d'abord apparue comme une écharpe de lumière, veillant ses nuits et égayant ses jours. Sarcastique, sirupeuse, mondaine, joueuse, hédoniste, elle est pourtant l'une des rares à pouvoir faire admettre à Nayir les quelques sentiments sincères qui le traversent épisodiquement ; la seule à pouvoir le faire pleurer, aussi. Il lui en veut mais il a besoin d'elle ; il lui en vaut parce qu'il a besoin d'elle.

Alignement Si la VÉRITABLE NEUTRALITÉ existait, elle serait l'apanage de Nayir. Il se désintéresse totalement du paysage politique de son pays, convaincu par son éducation que tout cela n'est qu'un jeu ; peu importe que les pions soient des vies.

Famille FÖRSLOF jusqu'au bout des ongles, Nayir s'invente toutefois une posture de paria, proclame une différence avec les sians. Il met en avant son désintérêt pour l'affaire familiale, les moteurs grondants et les carrosseries rutilantes ; il rappelle sa mise à l'écart par des adelphes avides d'un héritage qu'on leur promet dès la naissance ; il remarque uniquement les regards désapprobateurs et les murmures sur son chemin. Il oublie sa trajectoire sociale, son succès constant dans son rapport à la plèbe (son snobisme – classisme – élitisme – appelez cela comme vous voulez), la rapidité de son verbe qui imite celle des roues sur le goudron (son charisme – aura – fibre séductrice – appelez cela comme vous voulez), son retour au bercail, toujours, et son respect des règles (sa loyauté – lâcheté – amour du confort – appelez cela comme vous voulez). Il oublie que le seul décalage est une posture, il oublie que seule LA COMPÉTITION est un vrai obstacle dans son rapport à ses adelphes.

Allégeance Mauvais garnement, certes, mais en opposition aux siens. Nayir reste Forslöf jusqu'au bout des ongles et c'est sans hésitation que le petit garçon aux boucles brunes a posé son regard noir sur l'immense statue de Loki, langue sifflante d'une allégeance à BRAGI ; uniforme depuis orné des couleurs des TRØBBEL.

Particularité magique Une évidence qui roule sur sa langue dès son plus jeune âge, signe précoce d'une magie qu'on aurait pu croire puissante ; mais chez Nayir, pas de corrélation, une simple poésie sifflante qui le sépare un peu plus de ses adelphes, le verbe au dépend du pouvoir, FOURCHELANG solitaire qui s'amuse avec les reptiles et tente de retranscrire leurs échanges. Parmi ses rêves les plus fous, la publication d'un recueil de poésie en langue suintante de vérité. De son propre aveu, Nayir rêve en fourchelang, jure en fourchelang, jouit en fourchelang, pleure en fourchelang.

Trivia SYNESTHÈTE, les odeurs ont des couleurs qui l'envahissent, les mots ont un poids et ont envie de danser, les chiffres ont un porté à l'élégance puante. DON JUAN, il a mis dans son lit nombre des enfants des Douze et d'ailleurs, au grand désarroi de ses parents qui souhaiteraient en faire un fils à marier, un élément de plus dans le jeu d'échiquier social. Il ne promet rien à ses conquêtes et ne supporte pas qu'on tente de l'attraper plus qu'une nuit. RÉCEMMENT FIANCÉ, sa mère lui a annoncé avec fierté qu'elle avait trouvé quelqu'un que ses mœurs ne dérangeaient pas et Nayir pleure son indépendance. DÉRACINÉ, il aurait voulu connaître le Maroc, la forêt scandinave et les mythes qui ont bercé ses ancêtres, plutôt que les dizaines de modèles de voitures qu'on lui a présenté religieusement dès son plus jeune âge.